Les commerçants protestataires ont déjà manifesté leur colère en observant une grève de quinze jours en novembre 2014 pour convenir avec les autorités concernées d’un PV dans lequel furent consignées de nombreuses décisions.
Deux espaces commerciaux réalisés à coup de centaines de millions qui étaient initialement réalisés par l’APC de Tizi Gheniff pour délocaliser la cinquantaine de marchands de fruits et légumes du vieux marché du centre-ville, sont aujourd’hui à l’abandon. Pourtant, selon les autorités locales, ces deux endroits sont bien situés et, en tout cas, beaucoup plus adéquats pour ce genre d’activités. “L’ancien marché est vétuste. Il n’y a aucune commodité d’autant plus que ces baraques de fortune constituent un réel danger pour les commerçants et les clients, car elles ne présentent aucun minimum de sécurité. De plus, les autorités locales ont prévu de lancer un projet de réalisation de 36 locaux commerciaux pour éradiquer le marché informel à la place de l’ex-marché couvert détruit par les flammes ainsi qu’un projet de logements-LSP”, nous confie une source proche de l’APC. Mais voilà que les marchands de fruits et légumes qui activaient jadis sur l’ancien marché du centre-ville, refusent catégoriquement de rejoindre le nouveau marché. “Tout d’abord, nous n’accepterons jamais de rejoindre ces deux espaces qui sont inadéquats pour nos activités commerciales. Ensuite, je vous dirai que ce marché date depuis plus d’un siècle et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va effacer toute son histoire pour un motif qui ne tient guère la route. Nous ne sommes pas dans l’informel car nous avons nos registres de commerce et nous payons régulièrement nos impôts. Nous ne savons pas pourquoi les autorités locales veulent nous déloger, coûte que coûte”, s’interroge l’un de ces marchands. Depuis au moins trois ans, ces marchands de fruits et légumes sont sommés de rejoindre ce qu’ils considèrent comme des “clapiers” et des “boîtes à sardines”, et ils versent carrément dans la résistance. Dans cet ordre d’idées, il faut rappeler que ces commerçants protestataires ont déjà manifesté leur colère en observant une grève de quinze jours en novembre 2014 pour convenir avec les autorités concernées d’un PV dans lequel furent consignées de nombreuses décisions portant sur l’aménagement des accès, l’installation des robinets d’eau, de l’éclairage public et des sanitaires. “Depuis, rien n’a été fait dans ce sens”, affirme un membre du collectif commerçant. Il est peut être utile de rappeler aussi que ces marchands avaient réagi énergiquement lorsque qu’un laboratoire avait été désigné pour l’étude du sol afin de construire les logements en question. “Nous refusons catégoriquement que le site de l’ancien marché soit bradé soi-disant pour éradiquer l’informel. Il n’y a que dix-huit personnes qui activent dans ce créneau. Pourquoi alors 36 locaux ? Qui sont les autres ? Ne vaudrait-il pas mieux de leur affecter des stands à l’intérieur du marché de proximité ?”, se demande un autre marchand.
En tout cas, le bras de fer continue entre les contestataires et l’APC, et ce, en dépit de toutes les mises en demeure qui leur ont été adressées. “Nous ne lâcherons pas car nous jugeons que cette démarche n’est pas envisagé pour améliorer nos conditions de travail mais seulement pour mettre un trait définitif sur l’existence de l’ancien marché et affamer plus d’une centaine de famille”, conclut un membre du collectif protestataire des marchands de fruits et légumes.