Ils ont essuyé des tirs de soldats US: Les États-Unis ferment la porte aux migrants sud-américains

Ils ont essuyé des tirs de soldats US: Les États-Unis ferment la porte aux migrants sud-américains

Le président des États-Unis avait ordonné le déploiement de plus de 9 000 soldats à la frontière avec le Mexique, en les autorisant à tirer sur les migrants.

Les soldats américains ont empêché dimanche soir des migrants sud-américains de franchir la frontière séparant les États-Unis du Mexique, au niveau de la province de Tijuana. En effet, plus de 500 migrants, dont des femmes et des enfants, qui ont fait cette tentative désespérée après une manifestation pacifique aux abords de la frontière, ont été accueillis avec des grenades lacrymogènes après avoir franchi un premier écueil, alors que des hélicoptères les survolaient à basse altitude. L’incident a débuté en milieu de journée, alors qu’un millier de migrants se dirigeait vers la frontière lors d’une manifestation pour exiger de pouvoir entrer aux États-Unis et y demander l’asile. Une partie du cortège s’est alors séparée du reste du groupe pour tenter de franchir illégalement la frontière.

“Quand ils nous ont lancé les gaz lacrymogènes, nous avons eu très peur, on pensait qu’ils allaient nous tirer dessus alors nous nous sommes éloignés”, a relaté à l’agence AFP Flor Jimenez, une Hondurienne de 32 ans, après avoir regagné, avec son mari et sa petite fille, le centre sportif où s’entassent environ 5000 migrants de la caravane. “Ils ont utilisé des balles en caoutchouc”, s’est plaint un migrant montrant deux hématomes d’environ 3 cm de diamètre sur son ventre.

La frontière à San Diego a été fermée aux voitures et aux piétons durant plusieurs heures par les autorités américaines avant de rouvrir en fin de journée. Après leur échec, ces migrants sont revenus au refuge, leurs vêtements parfois déchirés ou couverts de terre, certains encore effrayés par la réaction des forces de l’ordre américaines et craignant d’être arrêtés par la police mexicaine. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur mexicain a averti dans un communiqué qu’il “expulsera immédiatement les personnes qui ont participé à ces faits violents”. La mairie de Tijuana a indiqué que 24 Honduriens ont été détenus après ces incidents. En fin de journée, des forces anti-émeute mexicaines ont été déployées en certains points stratégiques de la ville.

Environ 5000 migrants de la caravane sont arrivés cette semaine à Tijuana, après avoir parcouru plus de 4000 km en un peu plus d’un mois pour fuir la violence et la pauvreté au Honduras, dans l’espoir d’entrer aux États-Unis. Rappelons que le président Donald Trump a menacé ces derniers jours de fermer totalement la longue frontière entre les États-Unis et le Mexique si la situation devait dégénérer, alors que 9000 militaires américains y ont été déployés. Il avait également signé un décret pour rejeter automatiquement les demandes d’asile déposées par des personnes entrées illégalement aux États-Unis, bloqué par la justice américaine.

Merzak Tigrine