Les voyageurs étaient surpris, hier, de voir le prix du ticket revu à la hausse. Les transporteurs ont, en effet, appliqué leur décision d’augmenter le ticket de 5 DA, alors que ceux suburbains l’ont, eux, majoré de 10 DA.
Pourtant, le ministre des Transports, Amar Tou, avait déclaré, en marge de la clôture de la session d’automne parlementaire, qu’aucune augmentation n’adviendrait que par décision du ministère, et après concertation avec l’ensemble des parties concernées afin de trouver un juste milieu entre les intérêts du citoyen d’une part, et ceux des transporteurs d’autre part. Nonobstant, les transporteurs ont procédé à l’augmentation de la tarification.
Toutefois leur représentant, l’Union nationale algérienne des transporteurs (UNAT) tient à réaffirmer, dans un communiqué de presse, «le principe de la liberté des prix consacré par les lois de la République», s’appuyant sur l’ordonnance 03-03 du 19 juillet 2003 qui dispose, dans son article 4, que «les prix des biens et services sont librement déterminés par le jeu de la concurrence», lit-on dans le communiqué.
Dans le même document, l’UNAT met en exergue le chapitre II, article 6 de la même ordonnance, qui prévoit que «sont prohibées toutes pratiques ayant pour objet ou pouvant avoir comme effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la libre concurrence.
Cela dit, il est strictement interdit à toute instance ou institution de procéder à une fixation administrative des prix ou de favoriser leur hausse ou leur baisse», pour justifier l’acte des transporteurs qui ont revu à la hausse la tarification. Joint hier par téléphone, Boudrâa Mohammed Riad, vice-président de l’UNAT a indiqué qu’«effectivement, les transporteurs ont revu à la hausse la tarification.
Ils ont augmenté le ticket de 5 DA, alors que les transporteurs suburbains l’ont majoré de 10 DA». «Ils ont tout à fait raison de procéder à cette augmentation. Nous avons saisi à maintes reprises le ministère de tutelle quant à l’augmentation du prix, mais le département des transports s’est enfermé dans son mutisme, laissant la corporation dans le désarroi», a-t-il ajouté.
L’augmentation de la tarification s’impose d’elle-même, a-t-il noté avant d’ajouter que les charges se sont alourdies. Il cite à titre d’exemple l’assurance, les prix des lubrifiants et des pièces de rechange.
La revalorisation du SNMG à 18 000 DA constitue, également, une charge importante pour les transporteurs, dans la mesure où celle-ci engendrera la hausse des salaires des chauffeurs de bus et des receveurs, ainsi que la marge de cotisation à la caisse d’assurance (Casnos). Enfin, l’Union affirme sa position de s’engager à défendre par tous les moyens légaux les intérêts de ses adhérents, et à œuvrer pour l’amélioration des conditions d’exercice de la profession.
Lynda Louifi