Après les populations de Rouissat, Soukra et Mekhadma, c’est au tour des jeunes du vieux ksar “La Casbah” de se joindre aux mouvements de protestation des chômeurs en sortant massivement dans la rue, hier matin, pour s’élever contre la discrimination et le chômage dont ils souffrent et pour dénoncer également les manipulations et les dépassements dans le traitement des bulletins de recrutements et les offres d’emploi au niveau des agences régionales de l’emploi. Pour bloquer la route en plein cœur de la ville, les protestataires ont donc érigé, comme ils le font déjà depuis plusieurs mois, des barricades et
enflammé des pneus, précisément à la cité Bahmed, ce qui a fortement perturbé la circulation automobile et rendu l’accès impossible vers Hassi Boustène (la route qui mène vers Saïd Otba), l’hôpital Mohamed-Boudiaf et Souk el-Hadjar.
À rappeler que plusieurs routes sont toujours bloquées par les chômeurs depuis presque bientôt une semaine, et cela, au niveau de plusieurs axes, notamment la route du Poids Lourd et l’entrée de la commune d’Aïn el-Beïda. Un dispositif sécuritaire très important a été déployé depuis hier, tôt le matin, et la police antiémeute a été également remarquée sur les lieux, prête à intervenir. Mais au moment où nous mettons sous presse, aucun mouvement des forces de l’ordre n’a été
remarqué, les éléments de la police
se limitant à suivre le mouvement
de loin. Le mouvement de protestation des chômeurs semble prendre de plus en plus d’ampleur, et à chaque fois, des tronçons entiers et importants sont fermés à la circulation par des groupes de jeunes, dont les appels et les cris de détresse ne sont pas entendus par les
autorités. Aussi incroyable que cela puisse paraître, une nette impression d’indifférence, voire de démission, des autorités est ressentie par les jeunes qui se disent livrés à eux-mêmes en l’absence de solutions concrètes à leurs préoccupations. Le plus dangereux dans cette histoire est que ce mouvement, pour le moment pacifique, peut prendre une autre tournure, surtout que le mutisme des autorités locales semble perdurer.
Le fait de bloquer les axes routiers à l’aide de camions-citernes transportant des milliers de litres de carburant fait peser, en effet, le risque d’une catastrophe dont tout le monde ne mesure visiblement pas l’ampleur.