Ils ont adressé une lettre au procureur général du tribunal d’Alger : Des intellectuels exigent la libération des porteurs de l’emblème amazigh

Ils ont adressé une lettre au procureur général du tribunal d’Alger : Des intellectuels exigent la libération des porteurs de l’emblème amazigh

Ils saluent la décision de la juge du tribunal d’Annaba qui a ordonné la libération du jeune manifestant Nadir Fetissi et la restitution de son emblème. Ils souhaitent que cette résolution puisse faire tache d’huile.

Un nouvel acte de solidarité en faveur des détenus du hirak, notamment les porteurs de drapeaux amazighs dont certains croupissent en prison depuis plus d’un mois. Un groupe de 9 intellectuels, dont Amin Zaoui, Lazhari Labter, Brahim Tazaghart, vient de rendre publique une lettre ouverte envoyée, lundi 12 août, au procureur général de la cour d’Alger dans laquelle ils exigent la libération sans délai de tous les “détenus de l’emblème amazigh”. “Les détenus de l’emblème amazigh croupissent en prison depuis longtemps sans que la justice se prononce sur leur condamnation ou leur libération. Il s’agit d’une situation préjudiciable qui sanctionne arbitrairement les jeunes détenus tout en portant atteinte à l’image de la justice dans notre pays”, ont-ils déploré dans leur lettre. 

Et d’expliquer la motivation sous-tendant leur initiative : “Par cette lettre ouverte que nous vous adressons, nous ne vous demandons pas une amnistie générale pour les détenus de l’emblème amazigh, mais leur acquittement pur et simple.” Clair, net et précis. Les intellectuels n’attendent pas de la justice algérienne un geste de clémence envers les détenus, mais plutôt la réparation d’une “injustice’’ dont sont victimes des jeunes qui n’ont fait qu’exhiber un emblème identitaire lors d’une manifestation publique. Les intellectuels signataires de la lettre souhaitent que la décision “audacieuse” de la juge du tribunal d’Annaba, qui a ordonné le 8 août la libération du jeune manifestant Nadir Fetissi et la restitution de son emblème, alors que le procureur de la République avait requis la peine maximale de 10 ans d’emprisonnement, puisse faire tache d’huile. 

“La justice doit déclarer leur innocence et les libérer en leur restituant les emblèmes en leur possession au moment de leur arrestation comme cela a été le cas au tribunal d’Annaba”, ont-ils écrit, avant de poursuivre : “Pour ce faire, nous vous demandons d’accélérer l’instruction de leurs dossiers, afin de déclarer le non-lieu ou de les renvoyer devant le tribunal correctionnel pour une issue rapide.” Pour le groupe d’intellectuels signataires de la lettre, la libération des jeunes du hirak “ne sera que justice rendue”. À signaler que depuis quelques jours, des marches et des rassemblements ont été organisés dans plusieurs wilayas, notamment au centre du pays, exigeant la libération des jeunes détenus.

Arab C.