Au lendemain de l’annonce du ministère de la Santé d’une augmentation de70% des salaires des médecins généralistes, le SNPSP a démenti avoir accepté une telle augmentation.
Le conflit qui oppose le Syndicat national des praticiens de la santé publique à leur tutelle a franchi une nouvelle étape. Désormais, le courant ne passe plus. C’est la guerre. Au lendemain de l’annonce du ministère de la Santé d’une augmentation de70% des salaires des médecins généralistes, le Snpsp a démenti avoir accepté une telle augmentation. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, a annoncé avant-hier une augmentation des salaires des praticiens généralistes lors d’une réunion de concertation et d’information avec Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (Snmg).
«Après l’engagement réitéré publiquement de prendre en charge les revendications légitimes des praticiens de la santé, après tant de promesses et d’engagements non tenus, le ministre fait appelle aux ‘’syndicalistes de service’’ pour dénaturer le parcours d’une négociation qu’il a consacrée avec les Snpsp afin de semer la confusion dans l’esprit des adhérents dans le but de démobiliser à la veille du conseil national extraordinaire prévu à Alger le 5 mai 2011», a souligné hier le Snpsp dans un communiqué. Ce syndicat dénonce ce qu’il appelle «la manipulation qui bat son plein chez le ministre».
«C’est de bonne guerre comme dirait l’autre. Ce qui est condamnable par contre c’est cette prédisposition innée à la trahison que certains confrères et consœurs manifestent ouvertement pour s’opposer aux intérêts suprêmes de la corporation dont ils revendiquent l’appartenance», lit-on encore dans le document. Le Snpsp pointe du doigt le président du Snmg, Salah Laouar. «Un opportuniste affirmé qui s’est approprié le fruit d’un travail fait par le Snpsp», note le syndicat de Lyes Mérabet. Le Snpsp interpelle encore une fois le ministère pour la concrétisation du travail fait en commission mixte syndicat-ministère concernant la validation du projet d’amendement du statut particulier et son corollaire indissociable que constitue le régime indemnitaire indexé sur une classification corrigée de la grille des salaires et à hauteur de 100% d’augmentation. «Après s’être engagé, dès son installation, pour la prise en charge des revendications justes et légitimes des praticiens de la santé publique, il a décidé aujourd’hui de tourner le dos à l’essentiel», dénonce le Snpsp. Ce dernier déplore ce qu’il considère comme des «tergiversations» de la tutelle et un «non-respect de ses engagements» à satisfaire les revendications des praticiens spécialistes. Dans ce sillage, le retour à la grève des médecins généralistes et spécialistes n’est pas à écarté. Aujourd’hui, l’intersyndicale des praticiens de la santé publique, qui regroupe des médecins généralistes et spécialistes, tiendra son conseil national extraordinaire pour décider de la date et de la nature de la grève à entamer. Le docteur Mérabet avait affirmé, lors du dernier rassemblement devant le Palais du gouvernement, que la grève illimitée reste «le seul moyen pour arracher les droits des médecins».
Evoquant le régime indemnitaire, le ministre a relevé qu’il concerne tous les autres corps du secteur médical, expliquant que «l’ancrage juridique a été mis en place pour l’ensemble des corps». Cela ne concerne pas les médecins spécialistes qui ont exigé la promulgation de leur statut pour ensuite discuter du régime indemnitaire, a noté le ministre de la Santé. Le responsable a expliqué que l’amendement d’un statut demande du temps et si cela dépasse le 30 juin, ce seront 6 000 médecins spécialistes de la Fonction publique qui seront privés de l’effet rétroactif de leurs augmentations, soit à compter de janvier 2008.
Par Hocine Larabi