Ils n’arrivent pas à avaler leur exclusion de la tripartite,Les syndicats autonomes répondent à Ouyahia

Ils n’arrivent pas à avaler leur exclusion de la tripartite,Les syndicats autonomes répondent à Ouyahia

Les syndicats autonomes ne sont pas convaincus par les déclarations du Premier ministre tenues lors de la conférence de presse ayant sanctionné les travaux de la tripartite.

La non-participation des syndicats autonomes à ce sommet (gouvernement, UGTA et patronat) a été interprétée comme une absence de «volonté politique» d’associer tous les représentants des travailleurs au dialogue social.

Le Premier ministre, dans sa déclaration, avait pour autant affirmé que «si la participation à ce sommet s’est limitée à l’UGTA, il ne faut nullement en déduire que les syndicats autonomes ne sont pas reconnus ou qu’ils sont ignorés». Seulement que les faits sont là et la réalité est tout autre, souligne le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique le Dr Lyes Merabet.

«Nous étions absents à la tripartite et nous craignons à ce qu’on soit ignorés à l’avenir», a-t-il déclaré, ajoutant : «pourtant nous sommes de véritables représentants des travailleurs». Le Dr Merabet a expliqué que le discours de Ouyahia ne peut changer d’un iota l’attitude du gouvernement. «Nous aurions aimé échanger des propos autour d’une table de négociations avec le Premier ministre», a-t-il expliqué, rappelant que le SNPSP a des revendications à soumettre et des points de vue à défendre. De son côté, Meziane Mériane, président du Syndicat national autonome des professeurs de enseignement secondaire et technique (Snapest) a relevé «des contradictions» dans les déclarations du Premier ministre. Selon lui, le nombre de syndicats autonomes ne pourrait en aucun cas justifier leur exclusion de ce sommet. Et de souligner qu’avant même les travaux de la tripartite, le Premier ministre n’a jamais reçu les syndicats autonomes. «Pourtant, nous avons été invités par la commission Bensalah dans le cadre des consultations sur les réformes politiques» rappelle l’orateur, qui dit que les syndicats autonomes ont démontré leur représentativité sur le terrain et méritent d’être associés à tout dialogue concernant les travailleurs et le monde du travail. Le gouvernement, ajoute-t-il, doit démontrer sa prédisposition à travers des «actes» et non pas le «discours». Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), lui, s’est montré encore plus méfiant. Son chargé de la communication,

LG Algérie

M. Boudiba, a indiqué que les déclarations du Premier ministre ne changent rien à la réalité des choses.

«Le gouvernement a prémédité d’exclure les syndicats autonomes dans le but de faire passer tous ses projets en n’associant que l’UGTA». Notre interlocuteur a relevé qu’en «tournant le dos aux syndicats autonomes, le gouvernement confirme l’absence d’une réelle volonté politique d’aller vers un dialogue social». Le Premier ministre a aussi assené que près de 25 syndicats autonomes activent, actuellement, dans la Fonction publique, toutefois, certains d’entre eux n’ont pas une grande représentativité. Une déclaration véridique, mais qui ne justifie pas l’absence d’organisations connues sur le terrain des luttes syndicales à cette tripartite. Une exclusion, indique-t-on, qui n’arrangera pas la paix sociale, notamment en cette rentrée qui s’annonce perturbée.

Aomar Fekrache