Ils manifesteront lundi 11 avril devant le Sénat : Les patriotes demandent une reconnaissance

Ils manifesteront lundi 11 avril devant le Sénat : Les patriotes demandent une reconnaissance
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Après les gardes communaux, les patriotes battront le pavé lundi11 avril à Alger. La Coordination nationale des patriotes a appelé, dans un communiqué, à un rassemblement « ouvert » lundi prochain devant le siège du Conseil de la Nation pour remettre au président de cette institution une plate-forme de revendication. Les patriotes sont des miliciens qui ont pris les armes au milieu des années 1990 pour combattre les groupes islamiques armés.

Les patriotes comptent à travers leur action faire valoir leurs droits sociaux professionnels et d’exiger des pouvoirs publics une reconnaissance par rapport à leur engagement pendant plus d’une décennie dans la lutte contre le terrorisme.

Après avoir défendu la patrie face à la barbarie terroriste, les patriotes qui comptent aujourd’hui entre 20 000 et 30 000 membres, se disent « marginalisés ». Ils n’ont ni statut et ni couverture sociale.

« Les veuves des patriotes assassinés ne perçoivent aujourd’hui que des pensions symboliques», regrette,comme pour résumer leur situation, le coordinateur national et représentant des patriotes,Tarek Chekrouni dans une déclaration à DNA.

Ce dernier s’interroge : «Croyez-vous que les 3000 DA par mois que je perçois des caisses militaires comme indemnité pour ma blessure me suffisent ? ».

Ceci résume en effet le marasme dans lequel s’est embourbée cette catégorie d’engagés il y a près de 150ans dans la lutte antiterroriste.

Alors les patriotes revendiquent l’élaboration d’un statut particulier en concertation avec les représentants des patriotes.

Ils demandent aussi à l’Etat d’examiner de manière « juste» la situation des éléments qui ont été radiés et agir pour leur réinsertion professionnelle ou leur garantir une indemnisation juste et équitable.

Les patriotes exhortent également les pouvoirs publics à assurer un avenir pour les effectifs en activités par une titularisation et une stabilité dans l’emploi, à garantir aux ayants droits des patriotes décédés (mort naturelle) une pension qui doit être, au minimum, égale au SMIG et à assurer une prise en charge médicale pour les patriotes atteints de maladies chroniques.

Ils demandent entre autres aussi de se pencher sur le traitement des dossiers de retraite des patriotes ouvrant droit avec des taux de bonification avantageux et la réévaluation des pensions attribuées aux blessés et aux ayants droit des patriotes décédés (martyrs du devoir national).

Pour ce faire, les patriotes avertissent déjà qu’ils ne quitteront pas les lieux du rassemblement sans avoir gain de cause. « Nous comptons réunir jusqu’à 10 000 de nos amis et nous camperons sur place jusqu’à satisfaction de nos revendications », lance Tarek Chekrouni.

Les gardes communaux, des supplétifs de l’armée, l’ont fait. Les gardes communaux ont évacué mercredi soir la Place des Martyrs à Alger où ils ont campé depuis dimanche dernier après avoir obtenu des assurances du Directeur général de la police nationale, le général Abdelghani Hamel.

Ce dernier a assuré ses interlocuteurs que le président Bouteflika a décidé de répondre favorablement aux revendications de ce corps.

Les patriotes sont des miliciens qui ont pris les armes au milieu des années 1990 pour combattre les groupes armés islamistes. Avec l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika et l’instauration de la politique de la concorde civile, ils ont été désarmés par les autorités.