Ils l’ont réaffirmé hier lors d’un sit-in à Oran, les corps communs menacent de boycotter le BEM et le BAC

Ils l’ont réaffirmé hier lors d’un sit-in à Oran, les corps communs menacent de boycotter le BEM et le BAC

Mettant à exécution leur menace d’engager une série d’actions de protestation, les corps communs de l’éducation nationale ont observé hier un sit-in devant la direction de l’éducation de la wilaya d’Oran.

Ce sit-in qui a regroupé des contestataires des wilayas de l’Ouest se veut, selon Ali Bahari, président du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels du secteur (SNCCOPEN), «un signe de colère et l’expression d’une frustration contre le silence des pouvoirs publics et les pratiques portant atteinte à l’activité syndicale».

Le syndicaliste qui parle de répressions à l’encontre des syndicalistes a pointé un doigt accusateur vers certains responsables dans les directions de l’éducation de wilaya, à l’image du chef de service du personnel de la direction d’Oran qui s’est distingué par ses «dépassements» en sanctionnant arbitrairement des fonctionnaires. C’est d’ailleurs suite à ces comportements hostiles et au «pourrissement de l’administration», explique le président du SNCCOPEN, que le bureau régional du syndicat d’Oran a opté pour un sit-in.

Déplorant le malaise social dans lequel ils vivent, les protestataires dénoncent la politique du gouvernement Sellal, accusée d’être «à l’origine de la régression des conditions socioprofessionnelles de milliers de travailleurs». L’objectif de cette politique tend, selon lui, à pousser ces fonctionnaires à quitter leurs emplois et changer de secteur. Il n’a pas hésité à parler de «complot» contre 130 000 travailleurs du secteur que, dit-il, des responsables veulent «privatiser».

Dressant un tableau sombre quant à leur situation socioprofessionnelle «dégradante», le porte-parole a évoqué l’impact de la cherté de la vie sur le quotidien d’un fonctionnaire à revenu faible et qui ne dépasse pas pour certains les

15 000 DA. Toutefois, le syndicat interpelle les pouvoirs publics à traiter les dossiers «lourds», tout en sollicitant l’intervention du président de la République pour trouver une solution qui mettra un terme à cette situation qui perdure.

Ce corps qui demande depuis 2008 l’amélioration de sa situation socioprofessionnelle par la révision du statut et du système indemnitaire, se dit déterminé à aller jusqu’au bout et entend déclencher d’autres grèves et actions de protestation dont le débrayage annoncé pour les 5, 6 et 7 mai et celui qui coïncidera avec le BEM et le bac.

Mais avant d’entamer ces actions de contestation, ce syndicat, réuni à Batna vendredi et samedi, compte observer mardi un rassemblement devant la direction de l’éducation de la wilaya de Annaba. Dans cette «querelle stérile» entre la tutelle et les employés du secteur, les plus grands perdants ce sont les élèves et leurs parents qui se retrouvent «otages» d’un conflit dans lequel ils ne sont partie prenante.

Karima Adjemout