«Nous avons, aux côtés d’autres patriotes, sauvé la République des griffes des islamistes. Ce n’est pas maintenant que nous allons tomber dans le piège d’atteinte à la stabilité du pays que certains tentent de nous tendre.»
C’est, là, la conviction inébranlable des milliers de gardes communaux qui campent, depuis bientôt quinze jours, à Boufarik, sur un terrain agricole situé en face de l’aéroport militaire de Boufarik, à quelque 13 km de Blida. Des gardes communaux de plus en plus nombreux à venir des diverses wilayas du pays, pour atterrir dans ce camp de la dignité. Un camp qu’il n’est pas question, pour ces «ridjal waqifoun », de quitter sauf pour atterrir par-devant la présidence de la République, soit l’ultime étape de leur grande marche entamée le 9 juillet dernier et stoppée net à deux reprises. Ou, à défaut, comme le dira Lahlou Aliouat, un des coordinateurs nationaux de la corporation, s’établir sur un site similaire, voire même une place de la capitale et y établir «notre camp de réfugiés». Et à notre interlocuteur d’aller aussitôt au fond de sa pensée en évoquant les réfugiés syriens dans le pays qui peuplent nos villes. «Que ces esprits éclairés et humanistes sachent que des réfugiés que nous sommes existent bel et bien dans le pays puisque nous devons notre survie grâce à la solidarité des populations riveraines qui nous prêtent main-forte et ce, dans l’indifférence totale des pouvoirs publics», soutiendra Aliouat. Pour notre interlocuteur, il n’est pas question pour ses pairs de céder à un quelconque «chant de sirène» comme ce supposé projet de dissolution du corps de la garde communale et qui comme par «hasard» n’a pas été répercuté. «Preuve tangible, s’il en est, selon lui, de son caractère infondé, puisque s’inscrivant dans la logique de pourrissement que certains veulent conférer à notre mouvement». Mais «que tout ce beau monde se détrompe», avertira-t-il, car, soulignera-t-il, «nous ne donnerons jamais la chance aux ennemis du pays de nous faire paraître aux yeux du peuple comme voulant attenter à la stabilité de la nation». Et de poursuivre : «Nous avons bien sauvé le pays de la terreur islamiste et ce n’est pas maintenant que nous tomberons dans pareil piège.» Aliouat, pour qui «le pays coule dans les veines des gardes communaux au point de se confondre avec leur groupe sanguin », affirmera que leur mouvement s’inscrit dans la durée. «Nous resterons le temps qu’il faudra à Boufarik et il n’est pas question pour nous de nous précipiter. Nous pèserons et soupèserons autant de fois nécessaires nos actions. Nous avons le souffle long», signifiera-t-il.
M. K.