Ils expriment leur désarroi après le meurtre d’un jeune,Les habitants de Chéraga investissent la rue

Ils expriment leur désarroi après le meurtre d’un jeune,Les habitants de Chéraga investissent la rue

Les hommes en uniforme ont dû recourir à l’usage de bombes lacrymogènes

Encore une fois et à en croire les témoignages des uns et des autres, la corruption, la hogra, le favoritisme et le déni de justice ont engendré cette situation explosive.

De violents affrontements ont eu lieu, hier, entre des manifestants et les forces antiémeute de la Gendarmerie nationale. Vers midi, les hommes en uniforme ont dû recourir à l’usage de bombes lacrymogènes et autres moyens lourds comme les camions équipés de lances à eau.

Ces heurts ont néanmoins fait plusieurs blessés dans les rangs des gendarmes qui se sont engouffrés jusque dans les ruelles du village Sidi Hassan, fief de la révolte… A l’origine de ce soulèvement, la libération contestée des présumés complices de l’assassin d’un jeune de cette localité.

En effet, suite à cette décision de justice, la population s’est organisée pour barricader les passages menant à Sidi Hassan, soit la route qui relie les Dunes à Chéraga, laquelle a été complètement coupée à la circulation par des manifestants. Cet axe était donc entièrement barricadé et il n’était pas possible d’accéder à Chéraga via ce tronçon.

Les automobilistes ont été contraints de faire demi-tour et les enfants n’ont pas pu rejoindre l’école. Vers 13h30, et alors que le muezzin appelait à la prière, les gendarmes livraient des assauts et les jeunes en colère scandaient des «Allah Akbar», non loin d’une mosquée. Une atmosphère chargée de fumée de gaz lacrymogènes rendait l’air irrespirable, notamment pour les familles restées bloquées dans leurs demeures.

A en croire certains témoins, les manifestants voulaient, au commencement, exprimer leur courroux de manière pacifique et leur but était d’atteindre le centre-ville de Chéraga. Alors que d’autres soutiennent que les forces de l’ordre ont eu pour mission de circonscrire cette émeute par souci de prévention afin d’éviter les éventuels débordements, comme ceux qui auraient été observés au moment de la cérémonie d’enterrement de la victime. C’est donc suite à la mise en liberté de personnes auxquelles on reproche la non-assistance à personne en danger, c’est-à-dire qui n’ont pas empêché l’assassin de commettre son forfait, que les habitants de Sidi Hassan ont eu à investir la rue. Des dizaines de personnes auraient été arrêtées. Pour rappel, le meurtre par arme blanche a eu lieu dimanche dernier, et l’on a mal toléré la décision du procureur de la République près le tribunal de Chéraga en faveur des personnes en question.

On dénonce à ce titre «une justice aux ordres et sous influence». Encore une fois et à en croire les témoignages des uns et des autres, la corruption, la hogra, le favoritisme et le déni de justice ont engendré cette situation explosive.