Ils exigent une marge bénéficiaire conséquente, Les boulangers en grève demain

Ils exigent une marge bénéficiaire conséquente, Les boulangers en grève demain

Le mot d’ordre est donné : les boulangers, sur tout le territoire national, seront en grève demain, mardi 23 avril.

Les initiateurs du mouvement, à savoir les représentants des boulangers qui travaillant sous la bannière de leur Fédération nationale, affiliée à l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), tablent sur un taux de suivi considérable. « Parmi les 20 000 boulangers à l’échelle nationale, 15 000 sont acquis à notre cause », déclare M. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Ugcaa. La cause des boulangers ? Est d’inciter les pouvoirs publics à revoir leur marge bénéficiaire, qui est actuellement de 2 %, à un taux oscillant entre 15 et 20 %.

La décision de faire appel à la grève, a été prise, selon le porte-parole de l’UGCAA, à l’unanimité suite aux rencontres régionales qui ont eu lieu avant-hier dans 6 wilayas, à savoir Alger, Sétif, Oran, Tizi-Ouzou, Constantine et Béchar. Les protestataires, voyant que le ministère du Commerce n’est pas en mesure, à lui seul, de répondre favorablement à leurs doléances, veulent impliquer d’autres département ministériels, à l’instar de celui des Finances.

A vrai dire, ils estiment indispensable que la farine soit davantage subventionnée, si l’on veut garder le prix actuel du pain. « Nous n’avons aucune intention d’augmenter le prix de la baguette. Tout ce que nous demandons, c’est que le Gouvernement aide les boulangers à trouver leur compte », nous déclare M. Maamar Hantour, le président de la Fédération nationale des boulangers.

Echec de la commission de Benbada

A la question de savoir où en est la commission mixte installée dans le but d’arrêter le juste prix de revient d’une baguette, le président de la Fédération des boulangers ne mâche pas ces mots :  » C’est une commission inutile, pour la simple raison que ceux qui la composent sont étrangers au métier « . cela ne peut pas être autrement, puisque les quatre groupes de travail, dépêchés aux quatre coins du pays, sont revenus avec des résultats différents. En effet, les prix arrêtés ne sont pas identiques, et la différence est de taille : ils oscillent entre 8,90 et 10,50 Da. Rappelons que dans une étude, réalisée par la Fédération nationale des boulangers et transmise au ministère du Commerce, il a été mentionné que le prix de revient d’une baguette est de 11,72 Da, donc très loin même du prix de vente.

A rappeler que ladite commission ait été installée suite à la différence notable-1,65 Da l’unité- entre les résultats obtenus par la Fédération des boulangers et le ministère de Commerce en vue de fixer le prix de revient d’une baguette. Cette commission étant composée de cadres des ministères du Commerce, de l’Agriculture et des Finances ainsi que des représentants des boulangers, et a commencé son travail le 19 mars 2013.

La farine subventionnée quitte les frontières

Outre la farine, les boulangers professionnels exigent que les autres produits qui entrent dans la fabrication du pain, à l’instar de la levure, soient subventionnés. Mais le plus grand différend qui semble envenimer les négociations entre les boulangers et les pouvoirs publics, est que ces derniers refusent de subventionner des produits qui aillent à d’autres usages. Dans ce cas précis, le ministère du Commerce voit mal le fait de subventionner la farine qui sert à la production des pâtisseries et viennoiseries.

Il avait d’ailleurs proposé à l’autre partie de nouvelles subventions, à condition que celle-ci se limite à la production du pain. Et la réponse des boulangers, comme attendu, était un refus ; les autres produits outre le pain étant l’essentiel de leurs gains. Pour M. Hantour, il s’agit là d’un faux débat.  » Les boulangers n’utilisent que de petites quantités de la farine subventionnée servant à la pâtisserie et à la viennoiserie « , dit-il, en ajoutant que tout le mal vient du fait que des quantités considérables de farine atterrissent dans les usines de biscuiteries. Pis encore, de cette même farine, des grandes quantités quittent les frontières algériennes pour être revendues beaucoup plus cher chez les voisins. Les quantités ? M. Hantour dit ne pas avoir de chiffres exacts.

H. F.