Ils exigent le départ du DG d’Algérie poste,Sit-in des postiers, hier à Alger

Ils exigent le départ du DG d’Algérie poste,Sit-in des postiers, hier à Alger
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La grève lancée la veille du nouvel an par les travailleurs d’Algérie Poste semble s’inscrire dans la durée. Leur septième jour de débrayage a été marqué, hier, par la tenue d’un grand rassemblement à la Grande-Poste, en plein cœur de la capitale.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Une option de rechange décidée sur les lieux car les nombreux postiers qui ont afflué de plusieurs wilayas du pays avec la présence remarquée de beaucoup de femmes, ont initialement convenu d’une marche vers le siège du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, sis au Télemly.

Mais c’était compter sans l’important déploiement des agents de l’ordre qui ont tenu en respect les grévistes, contraints alors d’observer un sit-in. L’occasion pour eux d’énumérer devant les journalistes les revendications d’une corporation dont les effectifs avoisinent les 29 000 agents. Au premier rang de leurs revendications, les postiers veulent tout simplement la tête de leur directeur général, vouant, au passage, aux gémonies leur syndicat affilié à l’UGTA, accusé de marchander sur leur dos à coups de privilèges et d’avantages. Ils font leur, à l’occasion, le slogan phare des contestations populaires dans le monde arabe «Dégage !» en invitant leur premier responsable et le secrétaire général de leur syndicat, respectivement Mohamed-Laïd Mahloul et Mourad Bendjedi, à déguerpir.

«Nous ne voulons pas de cette prime du bénéfice annuel (30 000 DA) que la direction vient de concéder », affirment les grévistes pour qui il n’est plus question, cette fois-ci, «de faire marche arrière comme par le passé lorsque», soutient un travailleur venu de Relizane, «nous avons gelé la grève en avril dernier suite à un accord de principe». Et à un de ses collègues, exerçant dans une agence postale sur les hauteurs de la capitale, d’exiger l’application pure et simplement de la convention-cadre paraphée en 2003. Une convention à valeur de feuille de route que l’actuelle direction ignore superbement, selon les grévistes qui ont exprimé leur détermination à aller au bout de leur mouvement. «Nous ne demandons que nos droits comme tous les travailleurs des autres secteurs», clamera une jeune femme qui regrette que la corporation des postiers «ne perçoive pas de prime de rendement individuel et collectif». Une autre collègue, qui affirme traîner près de 30 ans de service, a mis le doigt sur l’absence d’évolution de carrière dans le secteur et l’insignifiance de la prime de risque pour certaines fonctions comme celle de caissier qu’elle dit exercer.

LG Algérie

Un point que cette convention comprend aux côtés d’autres préoccupations. Un autre employé d’Algérie Poste dit presque rire du commentaire fait par le directeur général qui parle de 30 milliards de centimes de manque à gagner que cette grève engendre quotidiennement alors que, il n’y pas longtemps, poursuit-il, «ce même responsable faisait part d’une trésorerie limitée».

Ceci dit, le directeur général d’Algérie Poste, injoignable durant la journée d’hier, prévoit pour aujourd’hui une réunion au siège du ministère de tutelle durant laquelle il se prononcera sur la demande d’Algérie Poste relative à la prime du bénéfice annuel de 30 000 DA qui entrera en vigueur avant le 12 janvier 2013. Mohamed Laïd Mahloul a, en outre, invité le syndicat d’entreprise tant décrié par les travailleurs à noter toutes les revendications de ces derniers pour examen et traitement, «selon les moyens et les priorités».

M. K.