L’Union maghrébine des pi lotes de ligne (UMPL), en réunion à Tunis, a exprimé sa préoccupation face au déploiement de certaines compagnies aériennes du Golfe dans la région du Maghreb arabe.
Dans un communiqué publié mercredi dernier, elle revendique l’adoption d’une stratégie concertée de manière à minimiser l’impact de certains accords sur les compagnies aériennes maghrébines. Et de compagnies maghrébines, il s’agit en fait de Tunisair, piégée par une décision éminemment politique d’ouvrir le ciel tunisien principalement à Qatar Airways.
Le gouvernement de Jebali a, en effet, offert ce que les spécialistes appellent la 5e liberté de l’air à Qatar Airways, permettant aux Qataris de transporter des passagers à partir des aéroports tunisiens vers d’autres destinations autres que Doha, tout cela sans avertir au préalable Tunisair.
L’Union maghrébine où siège l’Algérie, représentée par Sabreddine Salaa, le président du Syndicat des pilotes de l’air algérien (SPLA), également à la tête de l’UMPL depuis 2009, considère que les conditions minimales pour une concurrence juste et durable ne sont pas encore réunies, peut-on également lire dans son communiqué.
Elle appelle les gouvernements maghrébins à engager une large concertation en vue de trouver une solution viable garantissant les intérêts des compagnies de la région.
Si à sa naissance en 2005 et à sa première réunion à Alger en février 2007, l’UMPL était composée des syndicats de pilotes de ligne de la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie et le Sénégal et regroupait près de 2.500 pilotes, elle ne compte plus actuellement que près de 1.500 pilotes de l’air et ne comprend en son sein que l’Algérie, la Tunisie et le Maroc.
Cette sonnette d’alarme est plutôt tirée du côté tunisien, selon Sabreddine Salaa, contacté par téléphone par le «Quotidien d’Oran» et qui voit en l’intrusion du géant aérien qatari une menace réelle pour la survie de sa compagnie aérienne nationale alors que pour le Maroc, l’Open Sky est une réalité depuis des années et la concurrence ne vient pas des gros porteurs des compagnies du Golfe persique mais des compagnies low cost européennes.
L’Algérie est-elle pour autant à l’abri de cette concurrence ? Oui, si l’on croit les propos de notre interlocuteur qui met en avant la politique protectionniste de l’Algérie mais espère, si d’aventure ce qui est arrivé à Tunisair devait arriver à Air Algérie, que le gouvernement initie un dialogue avec tous les acteurs du ciel algérien pour arriver à un compromis.
Le communiqué de l’UMPL appelle également à une éventuelle concertation entre les dirigeants des compagnies, les ministères du Transport, les directions générales de l’aviation civile, les représentants du personnel ainsi que tous les experts dans le domaine du transport aérien.
Moncef Wafi