Ils étaient venus célébrer le 1er novembre à Bouira: Les rappelés du Service national interdits d’accès au Carré des Martyrs

Ils étaient venus célébrer le 1er novembre à Bouira: Les rappelés du Service national interdits d’accès au Carré des Martyrs
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Ils étaient plus de 600, tous des rappelés du Service national durant la décennie noire, venus, à Bouira, célébrer la date historique du déclenchement de la Révolution mais qui ont été empêchés par les services de sécurité d’accéder au Carré des Martyrs où se trouvaient les officiels, à leur tête le wali.

C’est vers 8h que les rappelés du Service national (95/99) se sont donné rendez-vous sur la place de la Concorde jouxtant le Carré des Martyrs. Ils sont venus des quatre coins de la wilaya — représentant les 45 communes — célébrer, à leur manière, cet événement. À 9h, le cortège des rappelés s’est ébranlé — en tenant un emblème national géant et une couronne de fleurs — vers le lieu où reposent ceux qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie retrouve sa souveraineté.



Arrivés à l’entrée du Carré des Martyrs, les services de sécurité, chargés de la surveillance des officiels, leur ont interdit l’accès. Très calmement, ils se sont exécutés. Ils ont suivi le lever des couleurs à 100 mètres, loin des officiels. Guettaf Lamouri, une figure connue de tous les rappelés pour son engagement dans les différentes manifestations relatives aux revendications de leurs droits, a déclaré : “Nous avons lutté pour que l’Algérie retrouve la stabilité et la paix, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons créer une confrontation avec les forces de sécurité.

La date du 1er Novembre appartient à tous les Algériens et nous avons le droit de la célébrer, et en tant que rappelés du Service national, c’est un devoir. Nous aussi nous nous sommes sacrifiés lors de la décennie noire comme l’ont fait nos aînés lors de la Révolution.” Cette attitude a été perçue par les participants à cet événement comme une insulte à tous les sacrifices consentis par cette frange durant les années où la République était en danger. “Notre démarche est claire, nous ne faisons pas de politique, mais nous sommes ici pour marquer de notre présence, l’existence d’une catégorie qui, elle aussi, s’est sacrifiée et a le droit à une reconnaissance même morale”, dira Ali, visiblement affecté par cette attitude. Les rappelés du SN ont saisi cette occasion pour rappeler aux autorités leurs revendications socioprofessionnelles.

À ce propos, Guettaf Lamouri ajoutera : “Nous avons pu décrocher certains acquis, mais beaucoup reste à faire, notamment le droit à l’accès au logement. Maintenant, notre principale revendication est liée au statut particulier.”