Un préposé au guichet m’a expliqué que faute de disponibilité de billets de 500 ou 1 000 DA, je devrais accepter des billets de banque délabrés ou revenir retirer mon salaire le lendemain».
Les billets de 200 DA usagés continuent de poser problème. Des milliards de dinars de billets usés et défectueux circulent sur le marché national et l’engagement de renouvellement de cette masse monétique n’est que promesse sans suite. Pourtant, citoyens et responsables d’institutions financières se plaignent des désagréments causés par ces billets de banques, souvent en piteux état et inutilisables.
Le dernier en date, était Abdenasser Sayeh, directeur général d’Algérie Poste par intérim, qui a reconnu qu’entre autres causes du blocage des distributeurs automatiques des billets (DAB), la vétusté des billets de 200 DA. Il a déclaré avant-hier à la Radio nationale qu’il travaille avec la Banque d’Algérie pour tenter de régler le problème.
Le premier responsable d’Algérie Poste a soutenu que les billets usés qui rentrent à la poste n’en sortent pas. Une déclaration que la réalité dément, puisque plusieurs citoyens se plaignent des billets en mauvais état remis au niveau de la poste, lors du retrait de leurs salaires et pensions. Pire, certains bureaux de poste n’acceptent pas les versements ou paiement des services en billets défectueux.
Un dilemme auquel des milliers de citoyens sont confrontés quotidiennement. «J’ai été payé avec des billets de 200 DA délabrés dernièrement dans un bureau de poste d’Alger» raconte un usager.
Les banques, elles aussi, remettent en circulation des billets de 200 DA en mauvais état, scotchés et détériorés au lieu de les garder, voire les bloquer à leur niveau. Des clients affirment qu’ils sont obligés d’accepter, à défaut de laisser ces billets.
«Un préposé au guichet m’a expliqué que faute de disponibilité de billets de 500 ou 1 000 DA, je devrais accepter des billets de banque délabrés ou revenir retirer mon salaire le lendemain» raconte un autre citoyen. Pratiquement toutes les banques ont recours aux vieux billets de 200 DA, à chaque fois qu’ils manquent de liquidités.
Des sources médiatiques avaient déjà annoncé en grande pompe la destruction de milliards de DA de billets de 200 DA par jour et leur remplacement par de nouveaux billets.
Ce que bizarrement ne se voit pas sur le terrain et laisse croire que ces billets délabrés ont encore de beaux jours devant eux. D’ailleurs, force est de relever que depuis l’annonce par la Banque d’Algérie du retrait définitif des billets de 100, 50, 10 et 5 DA, issus des émissions des années 1964, 1970 et 1977, avant le 31 décembre 2008, peu de temps après, on voit rarement ces billets.
Ce qui renseigne sur le sérieux de l’opération de leur retrait de la circulation. Quant aux billets de 200 DA, l’on assiste à un retard et un laisser-aller incompréhensibles, qui porte préjudice à la crédibilité d’un symbole de la souveraineté de l’Etat qui est la monnaie nationale.
Pourtant, de hauts responsables du secteur ont déjà exprimé la nécessité de procéder au retrait de ces billets, leur remise à la Banque centrale afin qu’ils soient détruits et remplacés par de nouveaux billets. Assurément, ni Algérie Poste ni les banques ne jouent le jeu.
Aomar F.