Des centaines d’anciens demandeurs de logements de type location-vente sont sortis hier dans la rue protester contre leur exclusion du nouveau programme gouvernemental.
Organisés dans un collectif, ces manifestants en colère ont vivement exprimé leur désarroi devant la direction générale de l’Agence nationale de l’amélioration et le développement du logement (AADL) à Saïd Hamdine, à Alger. Ils dénoncent dans ce sillage la politique de deux poids, deux mesures pratiquée par le gouvernement. Les anciens souscripteurs ont déposé leurs demandes de logement entre 2003 et 2005. Mais l’AADL ne les a pas convoqués pour actualiser leurs dossiers, comme les souscripteurs de 2001 et de 2002. Pour eux, c’est une exclusion pure et dure.
« Il n’y a pas d’autres termes pour qualifier cette situation. Nous avons déposé des demandes qui n’ont pas été satisfaites depuis dix ans pour certains, huit ans pour d’autres. Et aujourd’hui, on refuse d’en tenir compte. Ce n’est pas sérieux. Pourquoi faire passer prioritairement les anciens souscripteurs de 2001 et de 2002 et ne pas continuer et faire la même chose pour les autres souscripteurs. N’est-ce pas là une grave injustice », fulmine l’un des manifestants qui exhibe le récépissé de sa demande déposée au début de l’année 2003. Comme lui, il y en a près de 40 000. Ils sont tous logés à la même enseigne et disent ne plus supporter cette « lourde injustice ». Ils ont frappé à toutes les portes en vain. Ni la direction de l’AADL, ni le ministère de l’Habitat ne les a reçus. « Nous sommes traités comme des pestiférés. Nous ne demandons pas une faveur, nous réclamons un droit, notre droit à avoir les mêmes chances d’accès au logement que les autres.
Pourquoi privilégier certains sur d’autres. Nous sommes tous des Algériens. Quelle est la différence entre celui qui a déposé son dossier le 31 décembre 2002 et celui qui l’a fait le 1e janvier 2003, soit le lendemain. Les deux ont attendu une longue décennie. Pourquoi l’un est prioritaire sur l’autre ? », dénonce un autre souscripteur de 2003. Les anciens souscripteurs de 2003 à 2005 refusent en effet qu’ils reviennent à la case départ. « Nous n’allons pas refaire tout. Nous avons trop attendu. Notre attente mérite bien d’être considérée comme cela a été fait pour ceux de 2001 et de 2002 », lâche un autre demandeur. «Nous avons appris que l’actualisation des dossiers des anciens souscripteurs s’arrêtera à la date du 31 décembre 2002. Ceux déposés après cette date ne seront pas pris en charge. C’est une aberration pour nous. Pourquoi tenir compte des anciennes demandes de 2001 et 2002 et pas de celles d’après. Celui qui a déposé sa demande en 2003, il aura attendu dix ans. C’est énorme», a tonné Massinissa Hammouche, membre du collectif qui en appelle au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin de réparer cette injustice et poursuivre l’opération comme elle a commencé, à savoir par ordre de dépôt et ce jusqu’au traitement de la dernière demande. Ces souscripteurs se disent en effet « marginalisés » et espèrent que les plus hautes autorités fassent le nécessaire pour mettre un terme à cette « injustice » qu’ils considèrent comme « humainement insupportable ».

Le gouvernement, faut-il le rappeler, a lancé en septembre 2012 un nouveau programme de 150 000 logements locationvente. Un programme qui vise à satisfaire tout d’abord les anciennes demandes. Mais l’AADL se limite aux demandes déposées du 18 août 2001 au 31 décembre 2002.