Ils dénoncent des salaires trop bas et des conditions de travail difficiles Les travailleurs de l’Etusa en grève

Ils dénoncent des salaires trop bas et des conditions de travail difficiles Les travailleurs de l’Etusa en grève

Les employés de l’ETUSA, déterminés plus que jamais, se sont rassemblés hier devant la Centrale UGTA, pour revendiquer leurs droits, qui consistent en l’application de l’article 101 de la convention collective de 1997.

Cet article stipule que le salaire de base des travailleurs ne doit pas être inférieur au SNMG qui est de 18 000 DA, alors que le salaire de base perçu actuellement va de 10 000 DA pour certains travailleurs à 15 000 DA pour d’autres, ce qui est en totale contradiction avec cette convention, mais aussi avec la législation en vigueur, a estimé Ait Medjane Djamel, membre de la section syndicale de l’administration générale et membre du conseil syndical de l’Etusa, qui d’ailleurs a été licencié «abusivement» par le Directeur, selon lui, et ce depuis environ six mois.



« J’ai ôté ma casquette de syndicaliste et je suis là en tant que travailleur. Nous dépassons les 51 % du nombre de travailleurs, et c’est en présence d’un huissier de justice que tous va se faire dans la transparence», a-t-il martelé en notre présence.

Les travailleurs, chauffés à blanc, lors de leur sit-in organisé au niveau de l’esplanade extérieure de la Maison du Peuple, se sont dits plus déterminés que jamais.

«C’est le moment ou jamais, ça fait plus de 15 ans qu’on revendique l’application de la convention collective et en finir avec les abus de pouvoir dont nous sommes régulièrement les victimes», s’est ainsi exclamé Mohamed Kharroubi, porte-parole des protestataires, bien résolu à maintenir ce débrayage tant que l’ensemble de ces revendications n’auront pas été satisfaites.

A propos de revendications, toujours, les travailleurs en grève exigent également «le départ du secrétaire général du syndicat de l’entreprise ainsi que celui du directeur général».

Les travailleurs, dont beaucoup ne sont même pas déclarés à la CNAS, se demandent également où vont les 1,5 % de leur salaire prétendument versé aux œuvres sociales, alors qu’ils disent n’en avoir jamais bénéficié.

Pour sa part, la direction de l’ETUSA dément les accusations des protestataires, estimant que tous les articles de la convention sont respectés par l’entreprise de transport. l’Etusa a décidé de remplacer les travailleurs grévistes. «On a fait appel à des personnes qui ont terminé leur formation.

Elles devaient commencer demain, le hasard a fait qu’elles commencent aujourd’hui», a indiqué ce lundi à TSA, Yacine Krim, directeur général de l’Etusa. « Je suis pris au dépourvu, il n’y avait de pas préavis. J’ai un public qui attend», a-t-il ajouté.

Le ministre de tutelle, Amar Tou, en marge de la présentation du plan d’action du gouvernement au niveau du Sénat, a carrément annoncé la mise en place d’une commission d’enquête afin de tirer au clair les affaires de dépassements mises en exergue par les travailleurs grévistes.

En revanche, et pour ce qui est du conflit social en soi, le même responsable a indiqué qu’«il s’agit d’un conflit interne, devant donc être résolu en interne». Des instructions ont ainsi été données afin que la direction de l’ETUSA entre en négociation avec une délégation désignée par les travailleurs grévistes. Une première rencontre devait avoir lieu hier, au moment où nous mettions sous presse. Nous y reviendrons donc dans notre prochaine édition.

Houda Bounab