Il ne suffit pas de s’ouvrir au dialogue, le plus important est d’aboutir à des solutions qui permettent de débloquer définitivement la situation de crise que traversent certains secteurs.
Le nouveau gouvernement veut faire preuve de bonne foi. Fraîchement installés, les ministres tentent d’amorcer le dialogue avec leurs partenaires en jouant la carte de la disponibilité. A peine une semaine après la prise de fonction, ces derniers ouvrent les portes aux différents intervenants. Le nouveau ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, a adopté une politique diamétralement opposée à celle de son prédécesseur.
Contrairement à Ould Abbès qui a tourné le dos aux syndicats, M.Ziari tend ses bras pour ouvrir une nouvelle page et sauver le secteur de la situation de crise.
Mardi dernier, il a reçu le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) au siège de son département. Cette entrevue a été prometteuse. Le président du Snpsp s’est montré optimiste et satisfait de cette première audience. «Cette rencontre est une occasion de reprendre le contact avec le département de la santé», a indiqué le porte-parole du syndicat. Selon lui, cette rencontre a permis aux deux parties de passer en revue tous les dossiers du secteur et pas uniquement les revendications socioprofessionnelles.
Les discussions ont porté, selon le docteur Lyès Merabet, sur «la situation du secteur en général, (les médicaments, l’insécurité, les moyens humains et financiers mal répartis, le problème de la formation initiale et continue, la relation ambiguë entre le secteur public et le privé, l’insatisfaction des citoyens quant aux soins prodigués». Lundi dernier, le ministre avait reçu les syndicats des praticiens spécialistes et des hospitalo-universitaires.
M.Ziari s’est dit disponible et ouvert au dialogue avec tous les partenaires sociaux sur lesquels il compte pour donner un second souffle au secteur. Ayant hérité d’une situation complexe, M.Ziari veut aller droit au but en invitant tous les intervenants du secteur à proposer des solutions de crise pour sortir le secteur du coma. Le ministre de la Santé n’est pas le seul à avoir prôné cette démarche.
Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani, a eu une journée chargée mardi dernier. Il a reçu les différentes organisations patronales, le FCE y compris, ainsi que l’Association des banques et établissements financiers (Abef). La relance de l’industrie était au centre des débats entre les différentes parties. Cette rencontre est la seconde du genre qu’a initié le successeur de M.Benmeradi. Lundi dernier, il a reçu les présidents des SGP relevant de son département.
Ce geste se veut «comme un message fort du nouveau patron du secteur de l’industrie» en direction du monde économique. Il est même attendu dans les prochains jours qu’une délégation de l’Ugta, composée notamment de secrétaires généraux de fédérations et de quelques secrétaires nationaux en charge des dossiers économiques, soit conviée chez Chérif Rahmani. Le secrétaire général de l’Ugta a déclaré que «son organisation attend beaucoup de choses de la part du nouveau ministre de l’Industrie».
Or, il reste à savoir si ces concertations vont garantir des solutions de fond? Il ne suffit pas de s’ouvrir au dialogue, le plus important est d’aboutir à des solutions qui permettent de débloquer définitivement la situation de crise que traversent certains secteurs. De larges consultations ont été lancées auparavant mais ont fini par échouer.
Conscient de cette situation, le Premier ministre Sellal s’est engagé à déployer tous ses efforts pour rétablir les choses. L’amélioration de la question sociale et la concrétisation de la relance économique constitueront un enjeu primordial du mandat de l’actuel exécutif.