Il y a ceux qui se font passer pour des handicapés ou des malades mentaux, des personnes qui exhibent des photos usées ou d’autres tenant d’anciennes ordonnances médicales. Une manière d’être dans la peau d’un mendiant. Qui l’est, qui ne l’est pas ?
Le phénomène de la mendicité prend une dimension astronomique dans les grandes villes d’Algérie, surtout dans la capitale. Chaque jour le nombre s’accroît. On peut croiser partout, au niveau des des mendiants passerelles, sur les trottoirs, devant les magasins, les mosquées, dans les bus, etc.
Il y a lieu de citer également le cas de ces vrais-faux pauvres qui sollicitent les automobilistes surtout dans les grands embouteillages au niveau des autoroutes. «Ils n’hésitent pas à harceler les passants et récoltent ainsi de l’argent sans aucun effort», souligne un citoyen qui dit rencontrer les mêmes personnes tous les matins.
Une virée dans la capitale nous a permis de constater cet état de fait, avec une prépondérance du phénomène à Alger-Centre, à Bab El-Oued, à la Place du 1er-Mai, à El-Biar, ou encore à Bab Ezzouar.
«On rencontre plusieurs catégories de mendiants : il y a ceux qui se font passer pour des handicapés ou des malades mentaux, des vieilles femmes qui exhibent des photos jaunies par le temps ou des personnes tenant de vieilles ordonnances médicales.
On trouve aussi des femmes qui utilisent des enfants», relève un officier de police. Cette situation fait réagir de nombreux citoyens à l’exemple de cette animatrice d’une association humanitaire. «Je suis amenée à douter lorsque je vois tout cela autour de moi.Je sais que les nécessiteux paient pour les faux mendiants. Je préfère alors réserver l’aide de l’association aux personnes qui sont réellement dans le besoin et que nous connaissons», explique cette quinquagénaire.
Et d’ajouter : «A mon avis, les gens qui sont vraiment dans le besoin ne tendent jamais la main.» D’aucuns n’omettent pas de souligner que si, pour certains, la mendicité est devenue un métier, «il y a quand même des gens, surtout des femmes, qui font la manche pour subvenir aux besoins de leurs enfants».
Lynda Louifi