Les patriotes ne décolèrent. Ils comptent renouer avec la protestation, dans le cas où leurs doléances, soumises déjà au ministère de la Défense, ne seront pas prises en considération dans les plus brefs délais. C’est, en somme, ce qu’a décidé la Coordination nationale des Patriotes (CNP) qui a réuni, avant-hier à Larbaâ Nath Irathen, à 30 km à l’est de Tizi Ouzou, ses représentants, ceux des membres des Groupes de légitime défense (GLD) ainsi que des gardes communaux venus de 38 wilayas du pays, comme Alger, Blida, Boumerdès, Tizi Ouzou et Djelfa.
«Nous allons interpeller encore une fois le ministère de la Défense pour qu’il réponde à nos doléances. S’il n’y a pas de réponse favorable à notre plateforme de revendications, nous investiront la rue», affirme la CNP. Et de poursuivre : «Nous demandons que l’Etat nous assure des salaires comme ceux des militaires (djounoud) que nous avons secondés durant la période de la décennie noire». Selon le responsable de la Coordination, l’investissement de la rue reste l’ultime recours pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics. «Il y a des gens qui ont des Kalachnikovs à la maison, mais ils ne sont pas payés depuis 15 ans», indiquent-t-il, soulignant qu’il y a, actuellement, des personnes qui perçoivent des salaires de 30 à 40 millions, alors que ceux qui ont permis à Algérie de rester débout durant la période du terrorisme sont oubliés. La CNP réclame également un statut particulier à l’exemple du statut des moudjahidine, la prise en charge des patriotes atteints de maladies chroniques, des familles des Patriotes victimes du terrorisme et des invalides blessés lors des opérations antiterroriste. Sans oublier Madani Mezreg, ex-terroriste de l’AIS, les patriotes se montrent très critiques quant à sa récente ambition, à savoir celle de vouloir créer un parti politique. «Nous ne laisserons pas ce criminel créer un parti politique. Là où il organisera une rencontre, nous l’en empêcherons. S’il veut faire son congrès, qu’il le fasse au maquis. Notre conscience ne nous laissera pas trahir nos collègues qui sont morts assassinés par les acolytes de ce sanguinaire», tranchent-t-ils, tout en invitant leurs confères victimes de terrorisme à signer la pétition qui circule, et ce dans le but de déposer une plainte contre Madani Mezrag au Tribunal international de La Haye, pour crime contre l’humanité .
Rezki A.