Huit «espions» d’organisations terroristes sévissant à la frontière algéro-tunisienne ont été arrêtés par la Gendarmerie nationale, avons-nous appris de source sûre.
C’est au terme d’une enquête minutieusement menée par les enquêteurs du groupement de la wilaya de Tébessa que ce réseau composé de huit personnes a été arrêté, a ajouté notre source.
Il ne s’agit pas seulement d’un réseau de soutien et de logistique à une organisation terroriste, puisque, selon cette source, ces huit personnes étaient chargées par des terroristes d’«espionner» les mouvements des militaires et des gendarmes le long d’une partie des frontières.
La mission consistait à alimenter des terroristes en renseignements concernant les déplacements de patrouilles militaires et de gendarmes et également de fournir des renseignements sur le nombre de soldats et de gendarmes composant ces patouilles.
Les membres de ce réseau qui ont été présentés hier devant le procureur de la République près le tribunal de Chréa, sévissaient depuis plusieurs mois, selon notre source, qui a ajouté que les accusés étaient filés par les gendarmes dans le cadre de l’enquête sur cette affaire.
Les huit «espions» qui travaillaient pour Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sévissant aux frontières algéro-tunisiennes, activaient au niveau des monts de la wilaya de Tébessa, et également sur l’axe Lôgla Melha – Oued Souf, du Nord au Sud.
Ces «éclaireurs» d’Aqmi ont été arrêtés au terme de cette enquête par les éléments de la section de sécurité et d’intervention (SSI) de la Gendarmerie nationale de Tébessa.
Le démantèlement de ce réseau intervient à un moment où, non loin de là, aux monts Chaâmbi (Tunisie), un officier tunisien a été tué dans l’explosion d’un engin, dans cette zone montagneuse à la frontière algérienne minée depuis des mois, selon les autorités tunisiennes, par un groupe lié à Al Qaïda.
Le capitaine Youssef Dridi, du génie militaire, a été tué, et l’adjudant Néji Meskini blessé lors de l’explosion au cours d’une «mission opérationnelle», avait indiqué le ministère tunisien de la Défense.
COOPÉRATION MILITAIRE ALGÉRO-TUNISIENNE
Les forces tunisiennes traquent depuis un an dans cette zone un groupe armé qui serait lié à Ançar Al Chariaâ, une mouvance qui serait liée à Al Qaïda et qui, selon les autorités tunisiennes, a miné ces monts.
Depuis le début de l’année, des explosions et des affrontements entre les militaires et forces de sécurité tunisiennes, d’un côté, et les «djihadistes», de l’autre, y ont fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police et de l’armée.
Plusieurs terroristes ont aussi été tués dans la région de Chaâmbi, mais les autorités n’ont jusqu’à présent pas réussi à neutraliser le groupe.
Les monts de Tébessa, frontaliers avec la Tunisie, et les monts Chaâmbi, se trouvant en sol tunisien et frontaliers avec l’Algérie, sont souvent utilisés par les terroristes dans leurs déplacements.
L’Algérie et la Tunisie dont les armées organisent des patrouilles mixtes le long des frontières communes, ont renforcé leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme.
Plusieurs hauts responsables tunisiens se sont déplacés en Algérie dans le cadre du renforcement de la coopération et de la concertation face aux défis auxquels font face les deux pays, en particulier avec l’apparition du terrorisme en Tunisie, pays qui craint les conséquences du retour dans leur pays des «djihadistes» tunisiens enrôlés dans des organisations terroristes en Syrie.
Mounir Abi