Ils appellent au départ du système: Les travailleurs de la formation professionnelle investissent la rue

Ils appellent au départ du système: Les travailleurs de la formation professionnelle investissent la rue

Ils étaient nombreux hier, à travers plusieurs wilayas du pays, à exprimer leur colère face à l’autisme du pouvoir en place, quant aux revendications exprimées par le peuple.

Plusieurs régions du pays ont connu, hier, un mouvement de contestation des travailleurs du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels. À Béjaïa, ils étaient plus d’un millier de fonctionnaires et de stagiaires, issus de différents centres de formation professionnelle de la wilaya, à battre le pavé depuis l’esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche jusqu’à la placette de la Liberté d’expression Saïd-Mekbel, pour exprimer leur entière adhésion au mouvement populaire national réclamant le départ du système.

Brandissant des banderoles et des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir en place. “Non au prolongement du 4e mandat”, “Bouteflika ila Lika”, “Système FLN dégage !”, “Le peuple veut la chute du régime”, “L’Algérie libre et démocratique vivra”… sont autant de slogans scandés à tue-tête par les marcheurs.

À Skikda également, des sit-in et des marches ont été organisés pour apporter leur soutien au mouvement national populaire. Au siège de la Direction de la formation professionnelle, des dizaines de travailleurs de ce secteur, venus aussi des communes limitrophes, ont tenu un grand rassemblement en brandissant des pancartes exprimant leur refus de la prolongation du mandat du Président sortant. “Pouvoir dégage !” , “UGTA dégage !” ou encore “La litemdid !” (non à la prolongation) sont certains slogans scandés parmi d’autres. Ils ont surtout jeté leur dévolu sur le syndicat UGTA et le secrétaire général de la Centrale syndicale.

À Boumerdès, le mouvement de contestation citoyen contre le prolongement anticonstitutionnel du mandat du président  de la République, Abdelaziz Bouteflika, se poursuit. Hier, c’était au tour du personnel de la formation professionnelle et de ses stagiaires de rejoindre le mouvement. Ils étaient des centaines, entre formateurs et stagiaires venus des CFPA, à sortir dans la rue, pour exprimer leur position en faveur du changement. La marche s’est ébranlée de l’institut de formation professionnelle Abdelhak-Benhamouda et a sillonné le quartier administratif de la wilaya. “Nous réclamons le départ de ce système une amélioration des conditions de travail’’, nous a confié un membre de la section UGTA du CFPA Thenia, qui a participé à cette marche.

Cette action de protestions a vu la participation de plusieurs sections syndicales, qui encadrent les salariés de DFP à Boumerdès.

À Chlef, ils étaient entre 500 et 800 manifestants venus de plusieurs CFP pour scander des slogans hostiles au pouvoir le long de la marche qu’ils ont entamée de la place de la Solidarité en passant par la rue des Martyrs et le boulevard Ibn-Badis tout en observant un sit-in devant les sièges de la wilaya et de l’APW. Sur place, drapeau porté par chacun, ils ont chanté l’hymne national et scandé, entre autres, “FLN dégage !”, “Pouvoir assassin !”, “Vous êtes tous des voleurs !”, “Nous voulons des gens propres !”, “Ce n’est pas avec vous que nous allons construire notre pays !”.

En effet, plusieurs manifestations ont été encore enregistrées, hier matin, appelant les tenants du pouvoir en place à déguerpir pour parvenir à opérer le changement auquel aspire tout le peuple.

La journée a été ainsi amorcée par le rassemblement des employés d’Algérie Poste devant la recette principale où ils ont brocardé le système et arboré des écriteaux portant des messages de soutien à la forte mobilisation citoyenne. Des professionnels et des stagiaires du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels qui ont, à leur tour, sillonné les artères de la ville pour marquer leur opposition au prolongement du mandat de Bouteflika, en entonnant des chants patriotiques et en scandant aussi des slogans hostiles au gouvernement en gestation du duo Bedoui-Lamamra.

De nombreux manifestants ont pris part à cette marche qui s’est ébranlée du centre de formation professionnelle et d’apprentissage Ibn-Rochd à Sesouf en criant : “Ô voleurs, vous avez ruiné le pays !”, “Fraternité entre le peuple et l’armée !”, “Le peuple veut la chute du régime !” et “Système dégage !” À Bouira aussi, les travailleurs de la DFP et autres centres de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA) ont fait énormément de bruit et ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place, notamment au frère du chef de l’État, Nacer Bouteflika, qui occupe le poste de SG au ministère de l’Enseignement et de la Formation professionnels.

“Nacer dégage !”, “Libérez la formation professionnelle !”, ou encore “Sidi-Saïd dégage !”, ont crié les protestataires. Enfin à Tizi Ouzou, environ un millier de travailleurs, de stagiaires et de syndicalistes affiliés à la section UGTA dans le secteur de la formation professionnelle ont manifesté pour exprimer, eux aussi, leur rejet de la prolongation du 4e mandat de Bouteflika et réclamer un changement radical du système. La manifestation a débuté sur la place de l’ex-mairie de Tizi Ouzou où une imposante foule de manifestants s’était rassemblée à 10h. “Echaâb Yourid Isqat Ennidham !”, “Système dégage !”, “Bouteflika dégage!”, “Bedoui dégage !”, “Lamamra dégage !”, “Sidi-Saïd dégage !”, “Nacer dégage !”, “FLN dégage !”, “RND dégage !” commençaient à scander travailleurs et stagiaires.

À 10h30, la foule, plus dense, s’est ébranlée pour marcher vers le siège de la Direction de la formation professionnelle sise à M’douha. Le célèbre chanteur engagé Ali Idheflawen apparaît à la tête de la marche qui vient de débuter. Sur une large banderole déployée par les manifestants on pouvait lire “Le secteur de la formation professionnelle soutient le mouvement populaire”. “Système dégage”, “La République n’est pas une monarchie”, lit-on, également, sur deux autres banderoles non moins larges.

Puis encore des centaines de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Pour la purification du secteur de la formation professionnelle du germe bouteflikien”, “Le peuple est le seul maître de son destin : dignité-liberté”, “On ne fait pas du neuf avec du vieux : dégagez !”, “Le seul mandat que vous aurez c’est le mandat d’arrêt”, ou encore “Y en a marre de la gouvernance des gangs !”