A compter de lundi, les praticiens et les praticiens spécialistes entameront une grève illimitée. Ils répondront à l’appel du SNPSP et du SNPSSP. Les deux syndicats accusent Ould Abbès de faire dans la manipulation en annonçant des augmentations de salaires qui ne correspondent pas à la réalité.
Les réunions de conciliation auxquelles avaient été conviés les deux syndicats autonomes n’ont pas permis de désamorcer la crise. Pire encore, le SNPSP et le SNPSSP en sont ressortis convaincus que le ministère de la Santé n’a aucune prédisposition à régler les problèmes posés par les représentants des médecins et des médecins spécialistes.
Ils en veulent pour preuve l’attitude pour la moins incompréhensible des responsables de la santé qui refusent de remettre aux syndicats une copie dudit régime indemnitaire dont Ould Abbès fait de la promotion. A ce dernier qui affirme que les augmentations seront de l’ordre de 80%, le Dr Merabet, président du SNPSP, répond que les calculs faits par le ministre de la Santé sont erronés et que les augmentations au final ne seraient que de l’ordre de 35%. Et ce n’est pas tout ! Au moment où le ministre sème le trouble dans l’opinion publique en évoquant des rappels de l’ordre de 800 000 DA, le président du SNPSP tient à souligner qu’il s’agit d’un rappel de quatre années qui n’équivaut même pas deux salaires d’un ministre. Ironique, le Dr Merabet ajoute que les praticiens devraient même réclamer des intérêts pour avoir attendu si longtemps avant de pouvoir percevoir ce rappel. Autre preuve de la non-disponibilité d’Ould Abbès au dialogue, un énième recours à la justice qui a, sans surprise aucune, déclaré la grève illégale. Le Dr Yousfi, président du SNPSSP, certifie n’avoir pris connaissance de l’action en justice qu’à travers les ondes de la Chaîne III.
Les syndicats n’ont reçu aucune notification. Cela n’étonne nullement le numéro un du SNPSSP pour qui ce procédé est «classique». Il dénonce la duplicité du département d’Ould Abbès qui a eu recours à la justice le jour même de la réunion de conciliation. Une réunion que le Dr Yousfi qualifie d’artifice. Signe de la grande tension entre les deux parties, les praticiens ne comptent pas assurer le service minimum de manière unilatérale. Explications du Dr Yousfi : «La loi syndicale est claire : c’est au ministère de tutelle d’appeler à des discussions autour des modalités d’application du service minimum. Dans toutes les précédentes grèves, il ne l’a pas fait.
Ce sont les praticiens qui l’ont assuré de manière unilatérale. Cette fois-ci, la balle est dans le camp du ministère de la Santé.» Ce dernier prendrat-il l’initiative ? Pour l’heure, les syndicats sont bien décidés à mener leur grève. Des actions de protestation seront au programme. Elles seront arrêtées par les instances des deux syndicats. Le principe d’une marche des blouses blanches est déjà acquis. Les résidents se joindront certainement à cette marche. Une marche non pas pour «le pain» mais pour défendre une profession, un secteur, insistent les syndicats.
N. I.