Il ya 32 ans le printemps Berbère,Et Tamazight devint langue nationale…

Il ya 32 ans le printemps Berbère,Et Tamazight devint langue nationale…

Tamazight est enseignée dans la quasi-totalité des établissements scolaires des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa

Trente deux ans après, le Printemps berbère n’a pris aucune ride. Malgré tous les autres événements saillants ayant succédé à cette révolte.

Le Printemps berbère reste un repère indétrônable, voire un mythe évocateur. Depuis 1980, il y a eu pourtant plusieurs autres événements ayant contribué à l’avance, même en dents de scie, à la revendication amazighe tant sur le plan politique qu’institutionnel.

Il y a pourtant eu plusieurs marches historiques, notamment après l’ouverture médiatique de 1988. Il y a eu l’année du boycott scolaire. Il y a eu également 1998, 2001 sans oublier le 5 octobre 1988 dont la Kabylie ne peut ne pas se revendiquer. Malgré toutes ces étapes sur le chemin de la liberté, le Printemps berbère reste l’événement le plus prégnant en Kabylie et chaque année, il est célébré avec faste. La raison est peut-être le fait que le mouvement d’avril 1980 a été l’acte fondateur d’un long processus pour le recouvrement de l’identité algérienne dans sa complétude. De 1980, beaucoup d’eau a certes coulé sous les ponts. Quelles que soient les appréciations qui peuvent être tirées aujourd’hui, nul ne peut nier, à moins d’être mû par de mauvaises intentions et des desseins non avoués, que la question berbère a connu un essor incontestable. Rien que sur le plan constitutionnel, tamazight est reconnu langue nationale depuis 2009. En 1980, un tel acquis relevait tout simplement de l’utopie. Aussi, les quelques lettres en tifinagh qui conduisaient droit vers les geôles de la dictature du parti unique, sont aujourd’hui une fierté dont s’enorgueillissent même ceux qui, il n’y a pas si longtemps, avaient la mine défaite dès que le mot amazigh était prononcé par une quelconque âme téméraire. En 1980, une simple conférence ayant trait à la poésie amazighe a été interdite par les relais d’un pouvoir zélé Aujourd’hui, en 2012, les festivités commémoratives de ce même Printemps berbère sont financées par le ministère de la Culture. Il en va de même d’une multitude de festivals annuels ayant tous un lien direct avec l’amazighité dont le Festival du film amazigh de Tizi Ouzou, le Festival de la chanson amazighe de Tamanrasset et le Festival du théâtre amazigh de Batna.Tamazight est enseignée dans la quasi-totalité des établissements scolaires des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa et dans le versant kabylophone de Bouira. Une chaîne de télévision étatique, bien que perfectible, diffuse quotidiennement et pleinement en tamazight.Trois départements de langue et culture amazighes sont à pied d’oeuvre dans les mêmes wilayas et forment chaque année des licenciés, des magisters et des docteurs en tamazight. Sans oublier bien sûr qu’au plan politique, la question de l’identité amazighe ne peut plus souffrir d’aucune équivoque.

Aucun homme politique algérien ne peut avoir l’outrecuidance de remettre en cause l’amazighité de l’Algérie sans friser le ridicule. Insuffisant, diront les plus extrémistes des militants de la cause berbère.

Interrogez alors les tombes de Bessaoud Mohand Arab, de Mohand Haroun, de Matoub Lounès, interrogez Arezki Abtout, Mouloud Lounaouci, Saïd Khelil ou encore des militants plus anonymes mais guère moins dévoués comme Ahmed Amazigh ou Saïd Laimechi. Ils rappelleront alors à ceux qui ont l’air d’oublier que 1980, c’était juste hier. Et cet hier était fait de torture, de supplice et de prison dès qu’il s’agissait de susurrer quelques strophes dans la langue de l’éternel Jugurtha. Certes, il reste encore du chemin à faire pour tamazight. Mais du chemin qui a été néanmoins parcouru par une cause à laquelle s’imposent de nouveaux défis dont celui de la mondialisation.