Il y’a 13 ans s’en allait Benyoucef Benkhedda

Il y’a 13 ans s’en allait Benyoucef Benkhedda

Il y’a 13 ans, le 4 février 2003, Benyoucef Benkhedda s’en allait à l’âge de 83 ans. Militant du PPA/MTLD, « centraliste » à l’heure de la crise du parti en 1953-54, il restera au miroir de l’histoire de l’Algérie indépendante comme la première victime d’un coup d’état institutionnel.

Deuxième président du GPRA (9 aout 1961-3 juillet 1962), Benkhedda a vocation – l’indépendance proclamée – à être le premier président de l’Algérie dans l’attente de l’élection de la Constituante et la mise en place démocratique des institutions du jeune Etat.

Mais, passant par là, la crise de l’été 1962 fait son  »oeuvre » ! Président – jusqu’à nouvel ordre institutionnel – d’un  »gouvernement » légitime, Benkhedda – en compagnie de Krim Belkacem – arrive, le premier, à Alger et doit s’installer au Palais d’été. Mais l’état-major général et le BP de Tlemcen ne l’entendent pas de cette oreille.

Face à l’avance irrésistible de l’armée des frontières à bord de blindés flambant neuf, face aux luttes fratricides qui menaçent d’installer l’Algérie dans la guerre civile sur fond de « Sebaa Snine Barakat ! Sept ans, ça suffit », Benkhedda et le GPRA se retirent. Depuis Tlemcen, Ben Bella – fort du soutien de son allié du moment, H. Boumedienne – remporte une manche décisive. En attendant d’hériter du pouvoir au moyen de la « Constituante des armes ».

La philosophie de la Soumam aura tenu six ans presque jour pour jour (20 aout 1956-25 septembre 1962, date de l’installation de Ben Bella à la tête de l’exécutif). En vertu d’un premier « oukase » non écrit, non consigné dans les textes, le « clan de Oujda » fait voler en éclats le principe voulu par Abane Ramdane et codifié par la Soumam.

« La primauté du civil sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur »appartient désormais au passé !

Auteur de nombreux livres dont « Les Accords d’Evian » et « L’Algérie à l’indépendance: la crise de 1962 », Benyoucef Benkhedda a également accordé une multitude d’interviews. Je partage, ici, l’échange qu’il avait eu, en 2000, avec notre ami et confrère, l’historien Abdelmadjid Merdaci (Chafik Benhacene). Publié dans La Tribune, l’entretien résume les prises de positions et pensées du défunt.