Il y a loin de la coupe aux lèvres

Il y a loin de la coupe aux lèvres

Algerie-deficit-balance-commerciale-l-economiste-maghrebin-680x340.jpegLe déficit de la balance commerciale est si abyssal qu’il donne des frissons. De mémoire d’Algériens, jamais déficit n’a atteint un tel seuil, même lorsque le baril se négociait à moins de 10 dollars.

Qu’on en juge : les exportations pour cette année ont enregistré un recul net de 34%, pendant que les importations ont, quant à elles, connu un recul évalué à 13%. Le déséquilibre reste important, malgré des mesures de protection drastiques qui ont touché un large éventail de produits de consommation, y compris les médicaments.

Le gouvernement a certainement besoin de revoir sa copie, y compris au niveau des discours en se fixant des objectifs réalistes, loin de tout triomphalisme. Sinon, il sera à chaque fois amené à constater son amer échec, car quand les douanes parlent de déficit, c’est que la politique du gouvernement en matière de commerce extérieur n’a pas été pertinente. Apparemment, encore une fois, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les résultats sont loin de traduire la projection ambitieuse d’un gouvernement qui s’oblige à allier l’impératif économique à la promesse populiste. Les exemples ne manquent pas. D’abord, le cas du complexe d’El-Hadjar (ex-Métal Sider) qui n’arrive pas à enclencher un véritable essor, en dépit des multiples opérations d’assainissement qui se sont avérées des gouffres financiers.

Aujourd’hui encore, l’État va solliciter le Trésor public pour voler au secours de ce mastodonte aux pieds d’argile. Il ne sert à rien de mettre de l’argent si, au préalable, les règles de management, celles actuelles étant visiblement obsolètes, ne sont pas mises à jour. Le constat vaut aussi pour la SNVI, l’autre grand complexe industriel qui se débat encore dans des problèmes de trésorerie. Dans ce cas précis, il s’agit, tout simplement, d’un manque de vision dans le marché du véhicule lourd. Pour les travailleurs de ces deux groupes, l’intervention de l’État est providentielle pour la sauvegarde de l’emploi. En contrepartie, il leur est demandé un pacte de stabilité alors qu’il fallait un contrat d’objectifs. Une sorte de fuite en avant.