Le monde entier a commémoré hier la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien décidée par l’Organisation des Nations unies en 1977 pour marquer pour le 63e anniversaire de la résolution 181 du 29 novembre 1947qui a décrété le partage de la Palestine en deux Etats, un israélien et un palestinien.
Il a commémoré aussi l’anniversaire de la mort du leader Yasser Arafat, ancien président de l’Autorité palestinienne (le 11 novembre 2004) et la proclamation de l’Etat de Palestine lors du dix-neuvième Conseil national palestinien (CNP) tenue à Alger le 15 novembre 1988.
63 ans après, malgré la myriade de résolutions adoptées par les différentes Assemblées générales des Nations unies, les dizaines de plans de paix, proposés, d’Oslo en 1993 à l’engagement de Barack Obama, le président américain, de mettre un terme au conflit israélo-palestinien, en passant par l’Initiative arabe de paix de 2002, la «feuille de route» de George W. Bush en 2003 qui annonçait l’Etat palestinien pour 2005 et la réunion d’Annapolis de novembre 2007, les Palestiniens sont toujours en quête d’un État… promis.
L’ONU prise au piège par le Conseil de sécurité qui est lui-même otage des Etats-Unis, n’a pas cessé de marquer son soutien à la patrie de Yasser Arafat mort le 11 novembre 2004. L’Institution onusienne qui a demandé en 1977 que soit célébrée chaque année, le 29 novembre, Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, a, le 3 décembre 2001, autorisé le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien à continuer à promouvoir l’exercice de ses droits et à mettre l’accent sur la nécessité de mobiliser aide et appui en faveur du peuple palestinien. Elle a aussi, le même jour, souligné la nécessité de s’attacher à la vision de la solution de deux États, l’application des résolutions du Conseil de sécurité, la nécessité d’assurer le retrait d’Israël du territoire palestinien occupé depuis 1967, la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien dont, au premier rang, le droit à l’autodétermination et le droit de créer un État indépendant et au principe de la terre contre la paix. En vain. Fort des divisions arabes, l’Etat hébreu qui a transformé Ghaza en une immense prison pour 1,5 million de Palestiniens, construit un mur de 700 km qui consacre la logique de l’apartheid, continue en 2010 sa colonisation en Cisjordanie et sa «judaïsation» d’El Qods. Avec le soutien américain qui lui offre 20 avions F-35 d’un coût de 3 milliards de dollars, Israël redessine les frontières de 1967, établies par l’ONU et vise ouvertement à ne pas rendre viable un Etat palestinien. Républicain ou démocrate, aucun changement à la Maison Blanche ?
L’Autorité palestinienne a appelé hier les Nations unies à l’application des résolutions internationales portant sur le droit au retour des réfugiés palestiniens et leur indemnisation. Le ministère palestinien de l’Information a, dans un communiqué, demandé au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’ONU «de mettre un terme à la colonisation juive, la plus longue dans l’histoire moderne», «d’appliquer toutes les résolutions onusiennes portant sur l’extermination du colonialisme pour parvenir à l’établissement d’un Etat palestinien libre et indépendant» et «d’organiser chaque année une exposition sur les droits des Palestiniens».
Sur le terrain, une page, celle ouverte par les accords d’Oslo, est sur le point d’être tournée. Avec la poursuite de la colonisation, il devient de plus en plus difficile de croire en l’édification d’un nouvel État.