Il y a 58 ans, le 26 mars 1956, tombait au champ d’honneur le héros de la Révolution, Mostefa Benboulaïd. Le village de Nara, où est enterré le martyr, dans la commune de Menaâ (Batna), a abrité ce dimanche les cérémonies commémoratives du 58ème anniversaire de son décès.
Étaient présents à cette cérémonie, le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbès, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelouahab Nouri et le ministre des Relations avec le parlement, Mahmoud Khedri. Les autorités locales, des moudjahidine, des enfants de chouhadas et de nombreux citoyens étaient également présents.
Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence, a lu un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans lequel le chef de l’État a rappelé que « Benboulaid, ce fils des Aurès et de l’Algérie, martyr symbole, nous a légué des valeurs propres à guider des générations entières sur la voie de la gloire et de la dignité pour peu qu’elles s’en imprègnent ».
A l’issue de cette cérémonie, il a été procédé à la pose symbolique de la première pierre, à Nara, d’une salle de conférences de 250 places qui abritera la commémoration, en 2015, du 59ème anniversaire du martyre de Mostefa Benboulaiïd.
Biographie :
Mostefa Ben Boulaïd est né le 5 février 1917 à Arris au sein d’une famille chaouia aisée des Aurès, région montagneuse du nord est algérien. En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la campagne d’Italie, en 1944, il se distingue par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre.
Démobilisé au grade d’adjudant, il regagne sa ville natale, il milite dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Il joue un rôle important dans l’Organisation spéciale (Algérie) l’(OS), à l’intérieur de laquelle il mène une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il commence à se procurer des armes en les achetant avec ses propres deniers et participe à l’hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervise personnellement la distribution des armes à ces militants. En 1948, il participe aux élections de l’Assemblée algérienne et obtient une large victoire. Cependant, les résultats sont falsifiés par les autorités françaises.
Membre du comité central du PPA-MTLD. Il rompt avec les membres de ce comité lors de la crise qui a opposé les centralistes à Messali. Il est l’un des fondateurs du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA). Il préside la « réunion des 22 » du 25 juin 1954 à Alger, qui vise à établir une vision uniforme autour de la question du déclenchement de la lutte armée. Il est responsable de la zone I des Aurès, lieu qui mobilise fortement l’armée française et connu pour avoir payé un lourd tribut pendant la guerre d’Algérie. Il est l’un des membres du « Comité des six » chefs insurrectionnels. Il est à la direction des opérations du déclenchement de la Guerre d’Algérie du 1er novembre 1954 dans la région des Aurès.
En 1955, il se rend en Libye pour approvisionner les militants en armes. Il participe aux deux batailles d’Ifri el blah et Ahmar Khaddou.
Il est arrêté le 11 février 1955 en Tunisie et est condamné à mort par le tribunal de Constantine, puis emprisonné à la prison centrale de Constantine. Il s’en évade en novembre 1955 avec plusieurs autres détenus dont Tahar Zbiri et ce grâce à la complicité d’un gardien de prison, Djaffer Chérif, issu de sa région natale. Au cours de cette évasion un de ses compagnons chute, se blesse et sera par la suite guillotiné.
Mostefa Ben Boulaïd décède le 22 mars 1956 avec Abdelhamid Lamrani — un de ses proches collaborateurs — dans le maquis à la suite d’une explosion durant une réunion à laquelle prenaient part plusieurs chefs de maquis.