Il y a 24 ans, l’assassinat de Said Mekbel

Il y a 24 ans, l’assassinat de Said Mekbel

Saïd Mekbel, connu sous le pseudonyme « Mesmar Dj’ha », est né le  dans la wilaya de Béjaïa, et mort assassiné le  à Djasr Kasentina à Alger. Saïd Mekbel est un journaliste et chroniqueur satirique algérien, fondateur et ancien directeur du quotidien francophone Le Matin.

Il intègre l’école militaire à l’age de 10 ans, ensuite l’école des cadets de Koléa. Il poursuit ses études à Aix-en-Provence à l’école militaire, où il y passe son bac. Sa réussite au concours d’entrée à Saint-Cyr coïncide avec l’Indépendance de l’Algérie mais rentre définitivement au pays le 26 janvier 1963.

Il devient en mai 1963, attaché d’administration à la Direction de l’Énergie et des Carburants, puis participe avec Belaïd Abdesselam et Sid Ahmed Ghozali (futurs Chefs de gouvernement) aux négociations franco-algériennes sur le pétrole.

Il décide de se spécialisé dans le journalisme, il débute chez Alger républicain où il se fait critique de cinéma, puis démissionne de son poste de la Direction de l’Énergie et des Carburants et devient journaliste à plein temps à partir de mai 1964.  Il participe à la chronique satirique de L’Ogre ouverte à tous les journalistes du quotidien, qu’il reprendra ensuite sous le nom d’El Ghoul, au même moment il crée sa propre chronique MesmarDjeha . Il reste à Alger républicain jusqu’au 19 juin 1965 date de la prise de pouvoir d’Houari Boumediene coïncidant avec l’interdiction du journal à paraître.

Il est recruté par l’EGA (Sonelgaz) à la direction du transport gaz en qualité de contremaître, affecté à l’usine à gaz du Gué de Constantine à Alger. Il obtient en 1974, son diplôme d’ingénieur électromécanicien, spécialisé en mécanique des fluides, puis devient professeur d’écoulement des fluides compressibles au centre de Ben-Aknounet Conférencier technique à l’école technique de Blida.

En 1989, à l’appel  d’anciens d’Alger Républicain, il reprend la plume pour faire renaître la chronique d’El Ghoul, qu’il accompagnera souvent de ses propres caricatures, sans quitter la Sonelgaz, au sein de laquelle il sera nommé Ingénieur Assistant à la direction du transport gaz et sera contacté par Djillali Liabés pour intégrer l’Institut des études de Stratégie Globale de Ain Ouessara. En 1992 il crée son propre bimensuel satirique Baroud qu’il arrête après une dizaine de numéros suite à des problèmes administratifs. En septembre, il devient directeur de la publication du quotidien le Matin puis en décembre à Sonelgaz, il sera promu ingénieur expert à la direction du transport gaz.

En Janvier 1994, il est menacée deux fois, sa femme quitte l’Algérie pour se réfugier en France, Saïd échappe à un premier attentat le 8 mars 94 à la sortie de son domicile. Le 3 décembre 1994, il est de nouveau victime d’un attentat dans un restaurant à Hussein Dey. Touché de deux balles dans la tête, Said succombera à ses blessures le lendemain à l’hôpital de AinNaâdja. Il sera enterré, au cimetière de Sidi Mohand Amokrane à Béjaia.

Après son assassinat, une place lui a été dédiée à Béjaïa, près du siège de la wilaya, avec au centre son buste en bronze illustré par sa célèbre citation : « C’est l’encre qui doit couler, pas le sang».