Le 13 février 1995, le comédien Azzeddine Medjoubi était assassiné par balles aux portes du Théâtre National Algérien (TNA) dont il assumait la direction.
Azzedine Medjoubi était âgé de quarante-huit ans. Il était né à Skikda. Il a débuté au théâtre dans les années soixante. Acteur de talent, il a interprété de nombreux rôles tant à la scène qu’au cinéma. Il fut l’interprète principal de «Hafila Tassir», adapté du roman de l’Egyptien Ihsène Abdelkadous, «le Voleur d’autobus», mis en scène par Ziani Chérif Ayad, et de «El Ayata», mis en scène également par Ziani Chérif. Avec ce dernier, il a fondé la troupe de théâtre Masrah el-Kaala, qui s’est produite dans de nombreux pays, notamment dans le monde arabe.
Azzedine Medjoubi a été par la suite successivement directeur du théâtre régional de Batna, puis de celui de Bejaia. Deux ans avant son assassinat, il s’était lancé dans la mise en scène. A Batna, il avait monté avec de jeunes comédiens «le Dernier des prisonniers». Avec «Allam el-Baouch» («le Monde des insectes»), mis en scène à Bejaia toujours avec une jeune troupe, il fit l’unanimité de la critique algérienne et sa pièce reçut un accueil triomphal auprès du public.
Medjoubi fit également un bref passage à Radio-Chaîne 3 dans les émissions de Djamal Amrani consacrées à la poésie. Il récitait des extraits de textes de grands poètes contemporains. Le cinéma algérien l’a sollicité à maintes reprises. Il a notamment joué dans le film de Malik Hamina, «Octobre, un automne à Alger», relatant les événements d’octobre 1988 à Alger…
Azzedine Medjoubi était surtout attaché à la liberté d’expression et se considérait comme un acteur engagé, n’hésitant pas à joindre sa voix à celles des démocrates et des femmes en butte aux menaces intégristes. Lors de la suspension du journal «le Matin», en juillet 1992, Medjoubi faisait partie du collectif des amis du journal qui réclamait la levée de la mesure de suspension frappant ce quotidien.