Il vise à destituer Amar saidani, Le plan de bataille du groupe de Belayat

Il vise à destituer Amar saidani, Le plan de bataille du groupe de Belayat

Le siège du FLN

Ce plan implique deux institutions de la République, à savoir le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice ainsi que le président du parti.



C’est un véritable plan de bataille que le groupe de Abderrahmane Belayat a adopté pour destituer le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, accusé de tous les maux. Ce plan implique deux institutions de la République, à savoir le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice ainsi que le président du parti, également chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika.

Objectif: réunir le comité central (CC) et élire un secrétaire général légal et légitime. Abbderrahmane Belayat, qui coordonne l’Instance unifiée de la direction du parti, joint hier au téléphone, fait part du processus de ce plan de guerre.

LG Algérie

«Nous allons écrire une lettre au président du parti, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander d’utiliser ses attributions pour débloquer la situation par la tenue d’une session du CC», a-t-il annoncé. Le deuxième pas consiste en l’interpellation du département de Tayeb Belaïz et de l’administration.

«Nous allons nous adresser au ministère de l’Intérieur et à la wilaya d’Alger parce que nous avons déjà introduit chez eux une demande d’autorisation de la tenue du comité central», a ajouté notre interlocuteur.

Le processus sera clos par le recours au département de Tayeb Louh. «Dans chaque wilaya où des mouhafadhas fantoches sont créées, nous allons nous adresser à la justice pour les faire annuler», a détaillé M.Belayat.

Ce dernier n’arrive pas à comprendre pourquoi le CC ne s’est pas réuni deux fois durant l’année 2014 comme le stipulent les textes du parti qui évoquent deux réunions annuelles de cette instance.

La première session s’est déroulée au mois de juin et la deuxième n’est pas encore convoquée. Du coup, notre interlocuteur accuse le secrétaire général de fuite en avant.

«Saâdani fuit le CC et fait tout pour l’empêcher. Il veut faire traîner les choses en longueur et continuer son action jusqu’à la fin du mandat pour échapper à l’élection d’un secrétaire général légal et légitime et prendre en otage le congrès», accuse-t-il.

M.Belayat accuse Amar Saâdani de vouloir éliminer le CC et mettre ses membres hors jeu afin d’organiser un congrès fantoche avec des éléments étrangers au parti, recrutés dans le cadre des nouvelles mouhafadhas.

Mais la direction nationale du parti conteste la version des opposants bien que les textes du parti soient clairs en la matière. Joint au téléphone, Saïd Bouhedja, chargé de communication, explique que le CC se réunit dix (10) fois en session ordinaire durant le mandat de cinq ans. «On les a organisées ces 10 sessions», a-t-il dit. Il ajoute que le rôle du CC est terminé avec l’installation de la Commission nationale de préparation du congrès. «La seule réunion qui lui reste doit se tenir à la veille du congrès, soit deux à trois jours avant, pour approuver le travail de la Commission nationale à soumettre au congrès», a-t-il précisé.

Le problème qui se pose est que personne ne peut prétendre savoir quand se tiendra le 10e congrès du FLN. Prévu selon les textes en vigueur pour le mois de mars prochain, il est reporté par Amar Saâdani jusqu’après la révision de la Constitution pour laquelle aucune échéance n’est arrêtée.

Le groupe de Abderrahmane Belayat ne veut pas laisser faire. «Nous disons à Saâdani qui veut mettre hors jeu le CC que personne ne peut mettre hors jeu cette instance. Nous réclamons le droit de le réunir avec l’aide du président du parti en rappelant le devoir et l’obligation de l’administration d’autoriser la réunion», souligne M.Belayat.

«Si cela ne sera pas fait, le CC restera toujours en vigueur jusqu’à la tenue d’un congrès légalement convoqué», a-t-il poursuivi, se demandant «pour qui roule Saâdani en maintenant cette situation?».

Une chose est cependant sûre pour le moment: les textes du FLN ne seront pas respectés dans l’organisation du congrès. La première entorse réside dans son report sans consultation du CC.