Le verdict de l’affaire de l’attentat perpétré le 6 septembre 2007, contre le cortège présidentiel, dans la wilaya de Batna, et qui a coûté la vie à 27 civils, alors que 172 autres ont été grièvement blessés, a été rendu jeudi par le tribunal criminel près la cour de justice de Batna.
Le tribunal criminel près la cour de justice de Batna a prononcé, avant-hier, la peine capitale à l’encontre de Walid Z., principal accusé dans l’affaire de l’attentat perpétré en 2007, contre le président de la République. Onze autres accusés ont, quant à eux, été condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison ferme.
Le représentant du ministère public, M. Lagroune Djamel, a lors de sa plaidoirie, situé le rôle de chacun des accusés depuis la planification de l’attentat jusqu’à son exécution. Il a demandé ainsi à revoir les chefs d’inculpation portés contre certains accusés dont l’implication directe dans ce crime a été avérée. Par ailleurs, le procureur de la République a demandé à ce qu’on retire de l’acte d’accusation, les noms de 7 terroristes, qui s’étaient rendus aux services de sécurité, il y a plus d’un an, sans pour autant préciser s’ils seront jugés dans un proche avenir ou non. Il va sans dire que la peine prononcée contre Walid Z. était, plus ou moins, attendue, étant donné son implication directe et sa présence sur les lieux de l’attentat, mais son avocate, elle, a tenté de minimiser son rôle dans cette affaire. Elle a, en effet, émis des doutes sur l’identité du terroriste kamikaze Houari Belazrague qui a été identifié, lors du procès, sur la base de la photo d’une moitié d’un visage reconstitué par les médecins, après l’attentat. “Étant donné que le terroriste Houari Belazrague était connu des services de sécurité et recherché depuis des années dans la région ouest du pays, pourquoi n’a-t-on pas pris une vraie photo de lui pour que l’identification soit fiable”, a-t-elle lancé à l’adresse du ministère public.
Me Djarou Dib Nadia, représentante du deuxième accusé, à savoir Imad K., âgé de 16 ans, au moment des faits en 2007, a demandé de prendre en considération le jeune âge de son client et d’omettre les accusations de meurtre et tentative de meurtre et usage de matières explosives. “La seule personne qui avait des explosifs ce jour-là, était Belazrague Houari”, dira-t-elle.
Après plusieurs heures de délibération, le juge ainsi que les jurés prendront place devant une salle comble venue assister à un procès qui était attendu depuis trois ans.
Ainsi, pour les chefs d’accusation d’adhésion à un groupe terroriste, détention et usage d’engins explosifs, homicide et tentative d’homicide volontaire avec préméditation, Walid Z. sera condamné à la peine capitale. Pour les mêmes chefs d’inculpation et profitant des mesures de commutation de peine grâce à son jeune âge, Imad K., âgé aujourd’hui de 20 ans, a été condamné à 5 ans de prison ferme. Deux autres accusés, Hichem A., 27 ans, et Mohamed Amine D., 25 ans, ont été condamnés chacun à 15 ans de prison ferme pour adhésion à un groupe terroriste armé. Par ailleurs, six autres accusés dont le père de K. Imad., ont été condamnés à des peines allant de trois à quatre ans de prison ferme pour non-dénonciation d’un crime, alors qu’un septième accusé a été acquitté pour manque de preuves.
Quant aux terroristes se trouvant toujours en fuite et parmi lesquels figurent les noms d’Abdelmalek Droukdel, “émir” national du GSPC, Yahiaoui Abdelaâli, “émir” régional et Ali Mehira, “émir” de la katibat El-Maout à Batna, ils ont été condamnés par contumace à la peine capitale.
Pour rappel, l’attentat perpétré le 6 septembre 2007, contre le cortège présidentiel, dans la wilaya de Batna, a coûté la vie à 27 civils, alors que 172 autres ont été grièvement blessés, lorsqu’un terroriste kamikaze a activé sa ceinture explosive en plein milieu de la foule, venue accueillir le président de la République.