Il vient pour la 3e fois à Alger Les visites de Raffarin se suivent …

Il vient pour la 3e fois à Alger Les visites de Raffarin se suivent …

Trois mois après sa reconduction par François Hollande dans sa mission de «représentant officiel de la France pour l’Algérie» dans le cadre de «la diplomatie économique», Jean-Pierre Raffarin est arrivé hier à Alger pour une visite de deux jours durant lesquels il tentera de faire avancer, sinon accélérer, les dossiers en traîne depuis des mois, sur la base d’un intérêt mutuel.

Cette troisième visite de l’ancien Premier ministre et vice-président du Sénat français à Alger, au cours de la quelle il devra rencontrer «différents représentants du gouvernement algérien ainsi que des milieux d’affaires», consiste selon un communiqué de la mission diplomatique française à Alger à «prolonger son action au service du développement des relations économiques bilatérales entre la France et l’Algérie», faisant suite ainsi, «aux visites récentes à Alger de la ministre du Commerce extérieur Mme Nicole Bricq et du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg», soulignera la même source.

De ce fait, dans le cadre de sa mission de «diplomatie économique » passant par la relance et le développement des relations économiques entre les deux pays, il y va de soi que des dossiers tels que celui de l’implantation en Algérie d’une usine de construction automobile Renault, ou encore ceux de Total, Alstom, seront au coeur des discussions prévues en haut lieu lors de cette visite.

Dans ce contexte économique caractérisé par une faible présence française sur le marché algérien, il est attendu à travers cette visite en particulier de faire impliquer des entreprises françaises d’envergure à même de répondre à la volonté algérienne qui entend diversifier son économie et sortir de la dépendance en hydrocarbures.

En effet, l’Algérie attend une coopération économique durable, dans son sens réel et profond, traduite par les investissements directs vecteurs de transfert de savoir-faire industriel et technologique et générateur d’emplois qualifiés.

Aussi, sachant que seul le développement d’un tissu économique fortifié à la base par des PME/PMI consistantes viendra effectivement concrétiser cette coopération grâce à la mise en place notamment d’une politique de sous-traitance avec les entreprises françaises.

En somme, il sera question de mettre en place une stratégie d’«une alliance industrielle», un «pacte de coproduction », pour reprendre Arnaud Montebourg lors de son déplacement à Alger en début du mois en cours, Ainsi, si l’on part du principe que les domaines de coopération entre les deux pays ont été identifiés, objectif de la visite de Mme Bricq, est-il espéré que ce déplacement de Jean Pierre Raffarin, outre de mettre en branle de nouveaux projets, viendra faire aboutir le projet Renault pour lequel un accord-cadre a été signé le 25 mai après quinze mois de négociations, en attendant la mise sur pied d’une jointventure entre le constructeur français et le partenaire algérien pour la production dans un premier temps de 75 000 voitures par an sur un site proche d’Oran.

Un projet qui, il y va sans dire, au final n’aura que des retombées positives pour les deux parties. Idem pour le projet de l’usine de vapocraquage Tolal estimé à quelque 5 milliards de dollars d’investissements, et pour lequel les études techniques et économiques ont bien avancé.

Par ailleurs, hormis les secteurs l’industrie automobile et des hydrocarbures, un autre créneau s’affiche comme une opportunité d’affaires que les entreprises françaises devraient saisir tout comme l’ont fait les Chinois, les Turcs, les Espagnols, les Portugais, les Italiens et dernièrement les Américains.

Il s’agit bien sûr du domaine de l’habitat où sont inscrits plus d’un million de logements avec tout ce qui va avec en matière d’infrastructures. Il s’agit-à, en effet d’une véritable aubaine pour les groupes français du bâtiment qui faut-il souligner connaissent un climat de crise dans l’Hexagone. En outre, cette visite de «Monsieur Algérie», viendra mettre sur les rails les nouveaux chantiers évoqués justement lors de la présence à Alger de Montebourg, dont celui de la téléphonie mobile.

Ceci étant, il sera également question pour Jean Pierre Raffarin de régler certains contentieux toujours en cours, à l’instar de celui du laboratoire Sanofi, pour lequel un nouveau procès est en cours, et celui du cimentier Lafarge. Ce sont là tout autant de dossiers à régler avant l’arrivée de la visite d’Etat du président François à Alger prévue pour décembre prochain.

LES IDE FRANÇAIS EN CHIFFRES …

Les investissements directs français en Algérie en 2010 ont atteint 1,9 milliard d’euros, soit 10% du total des IDE étrangers en Algérie. Un chiffre en hausse avec plus de 26% comparé à celui de 2010.

Mais aussi un chiffre, certes supérieur aux investissements français en Tunisie avec 7% des IDE français au Maghreb, mais bien inférieur aux IDE français au Maroc, qui lui est de 71%. La France est le premier fournisseur de l’Algérie avec plus 15,12% de parts de marché, une présence française de plus de 450 entreprises représentant 35 000 emplois directs.

Lynda N.B