Il veut réformer profondément le discours religieux : La révolution de Mohamed Aïssa

Il veut réformer profondément le discours religieux : La révolution de Mohamed Aïssa

Selon lui, les services d’inspection du ministère contrôlaient «régulièrement et en permanence» les livres dans les mosquées.

C’est une vraie révolution qu’il compte mener. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs veut immuniser les esprits en dressant un barrage aux idées extrémistes. Le premier responsable du secteur a indiqué avant-hier à Alger que son département compte revoir le discours religieux en profondeur. «Nous comptons revoir le discours religieux en profondeur, de manière à le mettre à l’abri de toute instrumentalisation idéologique en puisant dans la culture nationale authentique», a-t-il affirmé en marge de l’ouverture de l’examen national oral d’accès aux instituts de formation des cadres des affaires religieuses, à Dar El-Imam (Alger). Ainsi, Aïssa ferme toutes les portes devant les extrémistes qui guettent la moindre occasion pour exploiter le discours religieux. Pour en finir une bonne fois pour toutes avec ces menaces, Aïssa s’en prend carrément à la source, à savoir le discours religieux. Prônant un islam modéré, Aïssa mène depuis son arrivée à la tête de ce département une bataille sans relâche contre les courants qui tentent de véhiculer des idées étranges à notre religion. Le ministre veut aller plus loin dans sa démarche en recadrant les prêches. Il se base dans sa démarche sur l’exploit de la décennie noire. «L’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, le fondamentalisme et l’extrémisme religieux est un modèle dont beaucoup de pays s’inspirent aujourd’hui», a déclaré Aïssa lors de cette rencontre. Pour lui, il n’est pas question de laisser le terrain à des aventuristes. Pour encadrer la formation des imams, Aïssa est à cheval concernant les références religieuses nationales. C’est l’objectif recherché à travers le concours national d’accès aux instituts de formation des cadres des affaires religieuses. «Les candidats seront jugés sur leur disposition à la formation des imams et leur maîtrise de la référence religieuse nationale face à la progression des sectes et des associations d’évangélisation qui cherchent à s’implanter en Algérie», a précisé le premier responsable du secteur. Ce dernier, faut-il le rappeler, ne rate aucune sortie médiatique pour tirer à boulets rouges sur les extrémistes. Il garde l’oeil grand ouvert sur les imams et les mosquées et même les livres religieux. Le ministre a fait savoir qu’une commission s’attellait, en coordination avec les services concernés, au contrôle des livres religieux en prévision du Salon international du livre d’Alger. Selon lui, les services d’inspection du ministère contrôlaient «régulièrement et en permanence» les livres dans les mosquées. Pour mettre l’imam en sécurité et écarter toutes influence des parties extrémistes, le ministre a assuré que «le gouvernement défend l’imam avec l’ensemble de ses institutions». Il a annoncé, dans ce sens, la création officielle d’une instance de l’Ifta (Conseil des jurisconsultes religieux) et d’un Observatoire national de lutte contre l’extrémisme sectaire à la fin de cette année. Ces mesures sont une réponse claire à la vague d’intimidation menée par des salafistes de diverses chapelles wahhabites contre des imams qui n’épousent pas leur interprétation des textes sacrés.

Cette mission est loin d’être une sinécure pour le ministre qui sera appelé à faire face à des résistances au sein de la corporation des imams. Or, cette démarche elle peut être soutenue avec la tendance prônée par certains pays de la région pour une révision des concepts et les interprétations du Saint Coran comme c’est le cas en Tunisie et en Arabie saoudite.