Le président du Front de la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, ne perd pas espoir de parvenir à un « candidat consensuel » de l’opposition pour la présidentielle d’avril prochain. C’est ce que suggère sa déclaration d’hier annonçant des rencontres qu’il va mener avec les potentiels prétendants à la magistrature suprème, dont Makri, Ghediri et Benflis et bien d’autres personnalités. Objectif : parvenir à présenter un seul candidat de l’opposition. Le chef du FJD est convaincu que ça serait l’unique option viable pour les candidats de l’opposition.
Par NAZIM B et AZIZ LATRECHE
Invité hier de TSA-Direct, M. Djaballah est revenu par ailleurs sur le fait que son parti n’a pas présenté de candidat au prochain scrutin présidentiel. Les membres du Conseil consultatif du FJD « ont voulu que je me présente à la présidentielle, mais je me suis excusé. C’est à partir de là qu’ont été prises les décisions de ne pas participer et d’entamer des discussions avec l’opposition sérieuse, partis ou personnalités, afin de dégager un consensus sur un candidat unique», a-t-il souligné. Sur son activisme pour fédérer les partis de l’opposition, M. Djaballah a plaidé pour « une position commune, car seul le peuple peut retirer la légitimité au gouvernant, à supposer qu’il l’a élu par le passé. Il est difficile de faire partir le lobby qui détient le pouvoir aujourd’hui avec une multitude de candidatures», a-t-il soutenu.
Pour lui, «cela lui donnerait l’occasion d’arranger les résultats de l’élection en sa faveur puis expliquer la victoire de son candidat par l’éparpillement des voix de l’opposition». S’agissant de la candidature du président Bouteflika pour sa propre succession, Djaballah estime qu’elle est «inéluctable, sauf s’il décède», jugeant qu’elle est «en porte-à-faux avec les dispositions de la Constitution». Critiquant les partis politiques qui appellent à une candidature du président sortant, le chef du FJD a souligné que « ceux qui parlent en son nom courent derrière leurs intérêts personnels et partisans. S’ils étaient fidèles au peuple, s’ils se souciaient des intérêts du peuple, ils n’auraient pas accepté d’adopter une telle position».

M. Djaballah s’est également attaqué à ce qu’il a qualifié de « lobby » détenteur de la décision, estimant que « la façade de ce lobby, ce sont les partis de l’Alliance, mais il y a aussi des hommes d’affaires et des intellectuels… » Il convient de souligner que le parti du FJD a fait état au lendemain de la réunion de son conseil consultatif d’entamer une série de rencontres et de concertations avec les candidats, les personnalités ainsi que les partis politiques concernés par cette élection pour aboutir à un candidat autour duquel l’opposition pourrait éventuellement fédérer ses forces. M. Lakhdar Benkhellaf, dirigeant du parti, a relevé dimanche, qu’il s’agira d’un candidat qui adopte « un projet consensuel incluant notamment une réforme constitutionnelle et juridique en faveur de la nation et sa jouissance du pouvoir et de la fortune ».
« Si notre initiative n’aboutit pas, nous aurons à prendre notre propre décision et à ce moment-là tous les scenarios seront envisageables y compris ceux qui consistent à boycotter ou opter pour des bulletins blancs lors de l’élection », nous a indiqué le même responsable. A la question de savoir si le parti pense à un candidat précis pour cette précampagne électorale, M. Benkhellaf nous dira, que pour l’instant, « il n’existe aucun nom précis ». Par contre, a-t-il précisé, « il y a un cahier des charges que le candidat doit respecter », dira-t-il, relevant que « ce cahier des charges que nous avons déjà établi et que nous allons enrichir encore, contient la nécessité d’établir des réformes fondamentales en faveur de l’intérêt de la nation et notamment des réformes constitutionnelles qui garantissent les libertés ainsi que des élections libres qui soient loin de la fraude ».
« Nous avons décidé de ne pas présenter un candidat du parti parce que nous savons que cette élection sera fermée (…) mais au moins nous voulons opter pour la mener loin de la division politique. Nous avons fixé une date butoir pour l’aboutissement de notre initiative qui sera le 3 mars prochain, c’est-à-dire la même date butoir pour la présentation des candidatures », a noté M. Benkhellaf.