Déçu par sa première sortie, l’Ugta dénonce le ministre de l’Industrie qui, à ses yeux, s’allie avec les patrons aux dépens des partenaires sociaux.
Ce sont pas moins de 14 fédérations Ugta, représentant plus de 800.000 adhérents, qui dénoncent le mépris et l’exclusion, tout en lançant le 1er avertissement à Cherif Rahmani, nouveau ministre de l’Industrie qui a réuni hier les représentants des SGP et aujourd’hui, les organisations patronales, sans pour autant lancer la moindre invitation aux représentants des travailleurs algériens, tous secteurs confondus.
«Connaissant ce ministre ultralibéral qui fait de la notion du travail, un souci secondaire, nous déplorons et dénonçons avec fermeté, la manière de composer avec le patronat, tout en ignorant les représentants des travailleurs algériens», nous a déclaré, hier en exclusivité, Amar Takdjout, président de la Fédération des textiles Ugta.
Très déçu par le premier faux pas du nouveau ministre de l’Industrie qui devrait plutôt, unir, réunir et assurer la stabilité du front social et professionnel avec tous les concernés du secteur de l’industrie. Malheureusement, Cherif Rahmani sort avec une erreur monumentale en choisissant de se réunir avec les patrons tout en ignorant les partenaires sociaux qui sont, beaucoup plus, dans une position de force que le ministre lui-même qui vient tout juste d’être nommé dans la nouvelle équipe du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Quoi qu’il arrive, le ministre de l’Industrie doit d’ores et déjà assumer ses responsabilités.
A l’avenir, nous allons étudier et analyser toutes les décisions et actions qui viennent de ce ministre», a ajouté M Takdjout.
Au lieu de se consacrer à la stabilité sociale qui coïncide avec la rentrée scolaire, Chérif Rahmani fuit ses responsabilités en tant que tel et jette de l’huile sur feu en ignorant la place et l’impact des travailleurs qui sont à la base de tout développement et souveraineté nationaux..
Que va-t-il dire au patronat? Que va-t-il avoir comme bilan sans les représentants des travailleurs, où va-t-il et que va-t-il faire sans les travailleurs quels que soient son plan, action et assise politique ou économique à tous les niveaux.
«Cherif Rahmani a signé son limogeage et démission à partir du moment où il se réunit avec les patrons et en l’absence des travailleurs», ont regretté de nombreux syndicalistes que nous avons joints par téléphone.
Les 14 fédérations de l’Ugta tous secteurs confondus, à savoir la Fédération de la Mécanique, des Textiles, de l’Hydraulique, des Bâtiments et tous les autres, se sont unis pour dénoncer publiquement, les premières sorties de Chérif Rahmani. Tenant compte de l’importance du mépris et dégât commis par le nouveau ministre de l’Industrie à l’égard des partenaires sociaux, ce sera le tour de Sidi Saïd, secrétaire général de la Centrale syndicale, de réagir tôt ou tard sur ce sujet, nous dit-on au niveau de la fédération pour lancer l’appel mobilisateur qui convient, nous dit-on.
