Il s’y rend pour un “contrôle” à 48h de la convocation du corps électoral, Bouteflika de nouveau au Val-de-Grâce

Il s’y rend pour un “contrôle” à 48h de la convocation du corps électoral, Bouteflika de nouveau au Val-de-Grâce

Ce retour du Président à l’hôpital du Val-de-Grâce signifie-t-il que son état de santé ne s’est pas amélioré ou, au contraire, c’est pour obtenir le quitus de ses médecins afin de se lancer dans la campagne électorale ?

L’information avait déjà circulé sur la Toile le lundi. Mais ce n’est qu’hier seulement que la confirmation est venue de la présidence de la République. Le président Abdelaziz Bouteflika a été de nouveau admis, lundi, à l’hôpital du Val-de-Grâce en France, là où il a été hospitalisé pendant deux mois en mai dernier, dans le cadre d’une visite médicale routinière de contrôle, selon un communiqué de la Présidence, rendu public. “Pour parachever son bilan de santé, initié à Alger, et dans le cadre d’une visite médicale routinière de contrôle, arrêtée et programmée depuis le mois de juin 2013, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, séjourne à l’hôpital du Val-de-Grâce, depuis lundi 13 janvier 2014, et ce, jusqu’au vendredi 17 janvier 2014”, précise ce texte cité par l’APS.



Ce déplacement, qui intervient curieusement à la veille de la convocation du corps électoral, est “programmé depuis longtemps”, selon la Présidence. “Aucune procédure d’urgence n’a dicté ce déplacement prévu et arrêté depuis son séjour à l’institution nationale (française) des Invalides à Paris”, indique le texte qui rassure que “l’état général du président de la République s’améliore sûrement et de façon progressive”.

Cette nouvelle hospitalisation sur laquelle la Présidence tente de jouer la carte de la transparence ne manque pas cependant d’appeler à quelques interrogations.

Puisque le déplacement n’est pas dicté par l’urgence, pourquoi alors l’entreprendre à la veille de la convocation du corps électoral ? La Présidence ne peut-elle pas l’avancer ou le retarder ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas annoncé depuis longtemps ou, du moins, le jour même du déplacement, soit lundi ? En évoquant le parachèvement du bilan de santé du Président, les rédacteurs du communiqué, qui ajoute par ailleurs que l’état de santé de Bouteflika s’améliore “sûrement”, suggèrent-ils que le Président est apte à se lancer dans la bataille pour un nouveau mandat ? Pourquoi cette précision du retour du Président le 17 du mois, soit la date limite pour la convocation du corps électoral, alors que d’ordinaire, elle est du ressort de l’établissement qui le soigne ? Plus curieusement encore, dans la matinée de mardi, aux alentours de 11 heures 23 minutes, l’agence officielle a balancé une dépêche dans laquelle elle expliquait que “le président de la République procédera, sauf cas de force majeure, à la convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle de 2014 entre le 16 et le 17 janvier en cours, conformément aux délais impartis par le code électoral”.

L’information serait passée inaperçue n’eut été ce rajout sibyllin de “sauf cas de force majeure”.

Faisait-elle allusion à l’hospitalisation, la veille, du Président au Val-de-Grâce, auquel cas elle redoutait une fâcheuse tournure de la situation ? Et pourquoi cette autre dépêche balancée à 13 heure 38 minutes où l’agence annonce un message de Bouteflika au président tunisien Marzouki dans lequel il le félicite à l’occasion du troisième anniversaire de la révolution, si ce n’est pour suggérer que le Président travaille, mais sans pour autant préciser qu’il se trouve en France ? Autant de questions qui traduisent l’approximation de la communication de la Présidence, accusée d’opacité lors de la première hospitalisation, et qui ne fait aujourd’hui que rajouter une couche épaisse, alimentant ainsi la rumeur et les supputations.

Mais c’est sans aucun doute les détracteurs du Président, qui n’a plus pris la parole en public depuis son retour de France, rendant hypothétique une éventuelle candidature, qui vont saisir cette opportunité pour rappeler encore une fois que le Président n’est plus en mesure d’assurer sa mission à la tête de l’État. Les incertitudes sont bien relancées.

K.