Mouloud Hamrouche rompt enfin son silence. L’ancien chef de gouvernement du président Chadli Bendjedid et candidat à la présidentielle de 1999 rend public, aujourd’hui 17 février, un communiqué. Une sorte de déclaration dans laquelle il s’adresse à l’armée pour lui rappeler ses engagements et d’appeler, par la même occasion, à « un nouveau consensus national ».
Il entame sa déclaration par dresser le contexte politique que traverse le pays en ce moment. « Notre pays vit des moments sensibles qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au-delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le Président soit candidat ou pas, par l’arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité », écrit-il dans ce document succinct, sans toutefois évoquer sa position concernant le prochain rendez-vous présidentiel pour lequel des proches à lui l’appellent à présenter sa candidature.
Selon lui, pour que notre pays vive ces échéances dans la cohésion, la sérénité et la discipline légale et sociale, « il est primordial que les différents intérêts de groupes, de régions et de minorités soient préservés et garantis ». « De même qu’il est impératif que l’État préserve tous les droits et garantisse l’exercice de toutes les libertés. Ceci est essentiel pour assurer la sécurité, renforcer les avancées, corriger les distorsions, et éliminer les failles », ajoute-t-il, avant de faire des rappels historiques des évènements ayant conduit à l’édification de l’État algérien.
« Faut-il rappeler ici et maintenant que la renaissance de notre identité algérienne et notre projet national ont été cristallisés, abrités et défendus, successivement, par l’Armée de Libération Nationale, puis, l’Armée Nationale Populaire ? Cela n’a été possible que grâce aux hommes qui ont su trouver des compromis et élaborer des consensus. A chaque étape et à chaque crise, ces hommes ont su préserver l’unité des rangs, la discipline et transcender tout clivage culturel, tribal, régional en préservant l’identité et le projet national », précise-t-il.
Un contre-pouvoir nécessaire
Le père des réformes politiques des années 1990 revient par la même occasion sur la promesse d’édifier un État moderne qui survit aux hommes, aux gouvernements et aux crises, l’engagement pris de poursuivre le processus démocratique ainsi que la promesse de continuer la réforme, pour souligner que l’Algérie d’aujourd’hui ne peut s’accommoder d’un pouvoir sans contre-pouvoir.
« Nos constituants sociaux ne peuvent s’accommoder de pouvoir souverain sans contre-pouvoir. Il ne peut y avoir d’exercice d’un pouvoir d’autorité ou de mission sans habilitation par la loi et sans un contrôle. Il y va de l’intérêt et de la sécurité de l’Algérie, de tous les Algériens et de toutes les régions du pays », soutient-il. Ce sont, indique-t-il, ces conditions qui permettront à l’Armée Nationale Populaire (ANP) d’assurer sa mission plus aisément et efficacement et à nos institutions constitutionnelles d’assumer clairement leurs rôles et fonctions.
Cela permettra également, enchaîne Mouloud Hamrouche, à notre peuple de persévérer dans la voie du progrès, de l’équité et de la solidarité entre toutes ses composantes sociales, et appréhendera les enjeux, tous les enjeux et relèvera les défis, tous les défis, d’aujourd’hui. Pour conclure, il conclut que chaque crise a ses victimes et ses opportunités. Et lui, il appelle à éviter « de gâcher ces nouvelles opportunités ou d’avoir de nouvelles victimes ».
Mouloud Hamrouche se positionne-t-il en vue d’un prochain engagement dans la course présidentielle ? Vise-t-il un poste de responsabilité après la présidentielle du 17 avril prochain ? Soutenu, notamment, par le front des forces socialistes (FFS), Mouloud Hamrouche, dont le nom a été déjà cité comme un sérieux candidat au poste de vice-président de la République à la faveur de la révision constitutionnelle, donne certains indices sur intentions…
Boualem Rabah
