Djamel Ould Abbès rassure quant à la disponibilité des produits, les médecins et les malades dénoncent le mensonge et la négligence.
La médecine a-t-elle perdu de sa noblesse, en allant jusqu’à aborde des conflits personnels dans son environnement médical dans une rencontre officielle avec le ministre? Surfacturation des produits d’importation, mauvaise gestion dans certains hôpitaux, dysfonctionnement dans les circuits de distribution et d’approvisionnement, ont été les thèmes soulevés hier, lors de la rencontre de Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière au siège du ministère.
Réunissant les directeurs des hôpitaux et les représentants des associations qui activent dans le secteur, Djamel Ould Abbès multiplie ses rencontres avec les représentants des organismes de son secteur. De réunion en réunion, d’un symposium à l’autre, les responsables du secteur continuent de colmater les brèches.
Le vol de quantités importantes de médicaments et vaccins dans les pharmacies des CHU à travers le pays, a été soulevé par les différents témoignages. Le ministre de la Santé oublie-t-il ou ignore-t-il que, «les malades souffrent beaucoup plus, non pas du fait de la pénurie des médicaments, mais de l’incompétence des gestionnaires des établissements qui doivent faire face à l’accueil ou de la prise en charge réelle des malades qui souffrent dans le silence et la solitude», regrette-t-on.
D’une part, le ministre de la Santé rassure sur la disponibilité des produits, en allant jusqu’à inviter les médias à visiter la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux) pour constater d’eux-mêmes de la disponibilité des médicaments et vaccins qui répondent aux besoins des malades, d’autre part, les cris de détresse de part et d’autre, redoublent d’effort pour faire entendre leur voix sur le manque des produits.
Par ailleurs, malgré une nette amélioration en matière de disponibilité des produits, beaucoup reste à faire pour répondre aux besoins des cancéreux, notamment. Mme Ketab, présidente de l’association
El Amel activant dans la lutte contre le cancer a insisté sur la prévention, afin d’éviter le pire. «Le Cpmc est inondé par un nombre important de malades cancéreux. Même s’il y a une amélioration plus au moins sensible, c’est un calvaire que nous vivons quotidiennement», dit-elle.
Annonçant quelques mesures pour faire face aux besoins des médicaments, une instruction a été donnée à la PCH, afin d’importer des médicaments dans les 24h qui suivent la commande.
Quant aux importateurs défaillants, Djamel Ould Abbès réitère son engagement. «Tant que le président me fait confiance. Tant que je suis ministre de la Santé, je lutterai contre la dérive et les lobbies maffieux quel qu’en soit le prix», rappelle-t-il.
Un projet de loi sanitaire consensuel fera l’objet d’une rencontre entre opérateurs et ministère de la Santé, qui aura lieu dans les 15 jours à venir, avant de le présenter au gouvernement afin qu’il prennne conscience de la réalité et les préoccupations du secteur de la santé.
