Il a suffi de quelques mots
Dans un discours prononcé devant le Parlement européen, le chef de l’Etat français a rendu un vibrant hommage au combat de l’Algérie contre le terrorisme.
L’Algérie s’en souviendra. François Hollande a définitivement scellé l’amitié entre les peuples algérien et français. Il a suffi de quelques mots. Sans sensiblerie. Sans apitoiement. Des mots brefs et justes qui rendent justice à la résistance et à la lutte héroïque d’un peuple contre le diktat terroriste et le projet de société moyenâgeux qu’il a essayé de lui imposer par le glaive.
Pour rappeler une page douloureuse de l’histoire récente de l’Algérie. Ecrite dans le sang. Celui des meilleurs de ses fils (Tahar Djaout, Smaïl Yefsah, Mahfoud Boucebci, Azzedine Medjoubi, Abdelkader Alloula…) lâchement assassinés par des hordes terroristes qui étaient à deux doigts de mettre à genoux la République.
Un traumatisme qui a rejailli à travers la tentative de prise d’otages sur le site gazier de Tiguentourine revendiquée par la katiba des «signataires par le sang», dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Les forces de sécurité algériennes l’ont matée de façon implacable. Les critiques ont fusé. L’Algérie n’a pas courbé l’échine.
Elle s’est tenue droite dans ses bottes. La lutte contre l’hydre intégriste ne se fera pas sans victimes. C’est malheureusement le prix à payer. Qui plus que les Algériens peuvent le savoir? François Hollande a tenu à le rappeler mardi à Strasbourg devant les parlementaires européens. «S’il y a un pays qui, ici, est la victime de la barbarie c’est bien l’Algérie» a-t-il déclaré en s’adressant au Parlement européen.
Le président français a tenu à mettre un bémol à certaines voix d’élus du Parlement européen (Daniel Cohn-Bendit…) qui ont mis en doute l’engagement corps et âme de notre pays dans le combat antiterroriste. «Je veux ici dire combien l’Algérie a souffert pendant des années et des années du terrorisme, et que s’il y a un pays qui, ici, est la victime de la barbarie c’est bien l’Algérie», a tenu à préciser le président français qui n’a pas omis d’indiquer que la décision de l’assaut donnée par Alger, pour mettre hors d’état de nuire le groupe terroriste qui a essayé de s’emparer du site gazier d’In Amenas, était souveraine.
«Moi je n’ai pas discuté de ce qui a été fait par les Algériens, sur leur territoire, pour frapper les terroristes qui retenaient en otages 600 personnes!», a-t-il affirmé.
«Nous aurons besoin de l’Algérie dans cette région du monde (…) pour lutter contre le terrorisme (…) pour favoriser une politique de développement (…) et pour le dialogue politique y compris avec les Touareg», a tenu à souligner François Hollande. «L’Algérie est un pays incontournable dans la recherche d’une solution politique. C’est d’ailleurs ce pays qui a parrainé les précédents accords (d’Alger, Ndlr) et qui souhaite naturellement être en première ligne de la résolution de cette nouvelle crise», avait indiqué le ministre français chargé de la Coopération, Henri de Raincourt, au sujet du conflit qui oppose les Touareg maliens à Bamako devant le Sénat français.
Les déclarations de François Hollande viennent ainsi conforter le discours qu’il a prononcé lors de sa récente visite en Algérie: tourner la page douloureuse de la colonisation et regarder ensemble vers l’avenir…