Saâdane a finalement été reconduit à la tête des Verts jusqu’en 2012. Au cours de sa réunion avec le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, qui a duré 3 heures, il s’est engagé à emmener l’équipe nationale jusqu’en finale de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.
Pour ce faire, il est indispensable pour notre équipe de marquer des buts. Se contenter de défendre et de jouer pour limiter les dégâts n’est pas la meilleure façon de réaliser les objectifs tracés. Il faut attaquer, jouer pour la gagne quel que soit l’adversaire et concrétiser les actions qu’on crée.
La prospection débutera incessamment
Trouver des solutions au problème de l’attaque est du ressort du coach et de ses adjoints. Rabah Saâdane a promis à Raouraoua de faire le nécessaire pour régler d’une manière définitive cette stérilité qui dure depuis plusieurs mois. Le plan de Saâdane est simple. Il entamera une prospection prochainement. Il verra du côté de l’Europe et du Golfe s’il y a de nouveaux joueurs capables d’ajouter un plus à la ligne offensive. L’option locale aussi ne sera pas négligée.

Ziaya et Benyamina ont le profil
Plusieurs attaquants seront supervisés. Le renforcement de ce secteur est une chose sûre, reste à savoir si Rabah Saâdane a déjà établi une liste de joueurs à superviser ou pas.
Dans le cas où c’est fait, on pourra avancer quelques noms auxquels le coach national ne pourra pas se permettre de tourner le dos. Karim Benyamina, l’attaquant de l’Union de Berlin, et Ziaya Abdelmalek, joueur de l’Ittihad de Djedda sont bien placés pour figurer sur cette liste. Pour ce faire, il faudra que Saâdane oublie ce qui s’est passé à la CAN et avant la Coupe du monde avec Ziaya et penser à donner à Karim Benyamina sa chance qu’il a, il faut le dire, bien méritée. Ces deux joueurs marquent beaucoup avec leurs clubs respectifs. Ce sont de vrais chasseurs de but qui n’attendent qu’une petite chance pour briller sous les couleurs nationales.
L’objectif : des attaquants de surface et non d’espace
Arsène Wenger disait qu’il y a deux types d’attaquants. Un attaquant d’espace et des attaquants de surface. L’attaquant d’espace n’aime pas rester en pointe et jouer dos aux buts, il ne reste jamais statique. Ce type d’attaquants ne supporte pas non plus le marquage individuel. Ce qu’il préfère, par contre, c’est de jouer dans les espaces. Occuper les couloirs et jouer dans le dos de la défense est son style de jeu préféré. C’est le cas de nos trois attaquants, Ghezzal, Djebbour et Matmour. L’attaquant de surface, par contre, est celui qui peut résister aux duels, qui sait où il faut attendre la balle, et qui est toujours au bon endroit et au bon moment.
Sa qualité, c’est qu’il est très appliqué devant les buts. Il est généralement le buteur de l’équipe. Hadj Adlane, Djamel Menad, Bouiche et Tasfaout en Algérie, E’too, Higuain et Melito dans le monde, sont les exemples les plus frappants. Arsène Wenger ajoute qu’une bonne équipe doit avoir les deux types d’attaquants. Comme on le remarque, dans l’équipe de Saâdane, il n’y a que la première race, celle qui joue dans les espaces. Dans la prospection qu’il va effectuer prochainement, il doit viser les attaquants de surface pour compléter le vide qu’il a devant.
Il faut aussi penser à attaquer…
Plusieurs techniciens algériens et étrangers pensent que le problème de l’Algérie n’est pas dans ses attaquants, mais dans le système de jeu ultra-défensif employé par Saâdane. Certains d’entre eux pensent que les joueurs algériens sont plus préoccupés par défendre et ne pas encaisser que par marquer des buts et penser à gagner.
Comment expliquer le fait que nos attaquants s’illustrent dans les différents championnats européens où ils évoluent, mais pas en équipe nationale ? Ghezzal, Djebbour ou même Matmour marquent régulièrement avec leurs clubs, mais pas en sélection. Seule la tactique employée par le sélectionneur peut expliquer ce problème d’attaque, ajoutez bien sûr l’absence d’un attaquant (de surface) sur lequel Matmour, Djebbour ou Ghezzal peuvent s’appuyer. En plus de la recherche d’attaquants capables de régler ce problème, il est donc indispensable de changer de politique de jeu et surtout la tactique employée jusque-là, portée plus sur la prudence et la peur que par le jeu vers l’avant… le jeu algérien.
Et l’animation de jeu ?
Lakhdar Belloumi auquel nous avions exposé le problème de l’attaque pense que les attaquants algériens ne reçoivent pas des balles exploitables. Il a clairement pointé du doigt les milieux de terrain en les accusant de ne pas alimenter Ghezzal, Djebbour et Matmour.
«On ne peut accuser les attaquants que lorsqu’ils ratent des buts tout faits. Or, ce n’est pas le cas. La seule occasion créée par l’Algérie pendant les trois matches du Mondial est celle de Djebbour face aux USA. Une action exploitable pendant les deux heures que ce joueur a jouées en cette Coupe du monde. C’est peu, très peu. On ne peut pas le blâmer dans ce cas, ni même Ghezzal ou Matmour qui, eux, n’ont reçu aucune balle…», disait l’ancien numéro 10 de l’équipe nationale. De son côté, Mustapha Dahleb pense que le problème est beaucoup plus compliqué que ça. Pour lui, c’est toute l’animation offensive qui est à revoir et à retravailler. «Même si on joue avec 11 attaquants, on ne marquera pas… L’animation de jeu est le fruit d’un travail de plusieurs mois…», nous avait dit Moumous. Les deux ont raison. L’équipe algérienne ne crée pas ses occasions. On attend les balles arrêtées et les fautes de l’adversaire pour marquer, et cela ne peut pas nous assurer la finale de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.
Feghouli, Tafer, Brahimi et Belfodil, les priorités du coach
On s’aperçoit que le travail de Saâdane est loin d’être une partie de plaisir. Il faut fixer les cibles, choisir les bons mots et trouver les arguments nécessaires pour les convaincre de rejoindre la sélection algérienne. On parle bien sûr de ceux qui hésitent encore entre l’Algérie et la France, à l’image de Feghouli, Belfodil, Tafer et Brahimi.
Ces quatre joueurs sont des valeurs sûres capables de donner du jus à l’attaque algérienne. Le plus âgé d’entre eux ne dépasse pas 20 ans. C’est l’avenir de l’équipe nationale qui est entre les mains de Saâdane. Cette mission sera la plus importante et la plus délicate pour Saâdane. Il faut noter qu’il sera aidé et épaulé dans cette mission, comme ce fut le cas pour Yebda, Meghni, Lacen et Abdoun, par Mohamed Raouraoua.