Il sera la surprise de Saâdane

Il sera la surprise de Saâdane

«Je n’ai pas attendu le Mondial pour choisir l’Algérie»

Passé par les Espoirs algériens alors coachés par Ighil et Tasfaout, le talentueux milieu offensif valenciennois, Foued Kadir, 26 ans, ne cache pas son envie ni son admiration pour les Verts, Meghni et Ziani en tête. Très en verve avec le club nordiste, le Sétifien nous a confié que «ses valises étaient déjà prêtes si on ferait appel à ses services». A en croire une source proche de la fédération, cela ne saurait tarder…

Foued, très clairement, avez-vous été sollicité par le sélectionneur ou tout autre personne dépêchée par la fédération en vue de rejoindre les Verts ?

A ce jour, je n’ai eu aucun contact. Mais je me tiens prêt à toute éventualité.

Vous brillez depuis trois mois en club. Pourtant, les débuts à Valenciennes furent difficiles ?

C’est vrai, je ne vous cache pas que mes débuts en Ligue 1 ne furent pas faciles à vivre. La concurrence faisait rage et il m’a fallu six bons mois pour m’acclimater.

A quand remonte le déclic ?

A ce fameux match disputé à Boulogne, en janvier dernier. Le coach, Philippe Montanier, me fait rentrer au bout de vingt minutes suite à la blessure d’un coéquipier (Cohade). Le score est de 0-0. Je réussis à trouver mes repères et j’adresse deux passes décisives. Finalement, nous nous imposons 2-0 et c’est un tournant pour moi.

Vous pouvez désormais prétendre à une place de titulaire ?

Ce n’est pas aussi simple. L’entraîneur pratique un turn-over qui porte ses fruits et qui me permet de m’imposer davantage au sein de cette équipe. Le plus important, c’est de saisir sa chance au bon moment.

Un peu comme en sélection algérienne ?

Non, ce n’est comparable. En Equipe nationale, il faut avant tout porter le pays et l’amour du maillot en soi. Pour avoir joué en Espoirs algériens, je suis conscient de l’attachement et de la fierté que cela procure à un joueur et à ses proches de pouvoir prétendre à une sélection avec les A.

Evoquons votre famille justement. D’où sont originaires vos parents ?

De Sétif, ce sont de «purs» Staïfis (rires).

Vous êtes donc forcément à fond derrière l’Entente ?

Et comment. Depuis tout petit, je suis un fervent supporter de l’Equipe nationale mais aussi et surtout de l’Entente de Sétif, le club de mon cœur.

Plus jeune, vous avez vadrouillé au sein de plusieurs clubs avant de faire vos preuves. A quoi devez-vous cette force de caractère ?

Avant tout à mon éducation, mes proches et mon envie de réussir. J’ai débuté à l’âge de six ans, à Martigues, la ville dont je suis originaire et où résident toujours mes parents. J’y ai évolué jusqu’à mes 17 ans, juste avant de signer pour le club de Gignac, une ville proche de Marseille. J’ai disputé des rencontres avec les U 18. Puis, j’ai rejoint le club de Beaucaire (Vaucluse) qui évoluait en Division d’honneur (régionale).

Avant d’être repéré par le club de Troyes, alors en Ligue 1 ?

Effectivement. J’ai regagné l’Aube à 19 ans, afin d’y signer un contrat. J’ai évolué en réserve pendant une saison et demie. C’est là-bas que j’y ai côtoyé Rafik Saïfi et Karim Ziani, avec lesquels j’ai même disputé une rencontre en CFA.

Quelles impressions vous ont-ils laissées ?

Une grande aisance technique et une grande force de caractère. Ce n’est pas étonnant de les voir à ce niveau aujourd’hui.

Etes-vous en relation avec eux ou avec un quelconque joueur de l’Equipe nationale ?

Non, mais je sais que mon père a revu très récemment Rafik Saïfi, au cours d’une séance d’entraînement à Istres. Ce n’est pas très loin de Martigues, mon père a saisi l’occasion pour le voir et le saluer.

A l’heure actuelle, le milieu algérien semble plutôt bien fourni. Pensez-vous pouvoir vous imposer ?

Je ne peux pas juger de la qualité de tel ou tel joueur, mais je peux simplement attester comme bon nombre d’observateurs que Mourad Meghni et Karim Ziani sont deux excellents joueurs qui forcent l’admiration. Jouer à leurs côtés ne peut que vous bonifier.

Depuis quelques semaines, de nombreux joueurs franco-algériens se sont manifestés afin de rejoindre l’Equipe nationale.

N’avez-vous pas peur d’être «taxé» d’opportuniste ?

Je ne le suis pas dans la mesure où je suis amoureux de l’Equipe nationale depuis mon enfance. Certains ne le savent pas, mais je compte une sélection avec les Espoirs algériens. A l’époque, l’équipe était dirigée par le duo Ighil-Tasfaout. Nous avions disputé une rencontre amicale contre une sélection d’Ile-de-France. C’était en 2004 si mes souvenirs sont toujours bons.

Vous êtes passé par Amiens, où un certain Lakhdar Adjali a laissé de bons souvenirs également ?

Oui, absolument, je peux le confirmer. Quand j’ai signé dans la Somme, de nombreux supporters et observateurs proches du club m’ont tout de suite fait part de leur admiration pour Lakhdar Adjali. Lui-même a pris la peine de me conseiller et de m’encourager, c’est un geste que j’ai bien évidemment apprécié.

Il s’était même étonné qu’aucun membre de la fédération algérienne ne m’ait contacté à l’époque, d’autant plus que je venais de réaliser deux bonnes saisons (6 buts, 67 matchs disputés en deux saisons). Je dois vous confier également que la très bonne image qu’Adjali a laissée au club d’Amiens m’a considérablement facilité la tâche au niveau de l’intégration.

De même lors de votre arrivée à Valenciennes l’été dernier, on a dû certainement vous parler de Yacine Bezzaz et Djamel Belmadi ?

Oui, bien sûr. Je me souviens qu’un coéquipier de Djamel, à l’époque, m’a dit qu’il pouvait toujours lâcher le ballon à Belmadi, il en faisait ce qu’il voulait. C’est un bel hommage.

Revenons à l’Equipe nationale. Comme vous pouvez vous en douter, Saâdane n’a pas tari d’éloges à votre encontre. Mais le nombre de postulants reste plus élevé que la demande.

Seriez-vous prêt à ne rejoindre les Verts qu’après le Mondial ?

Bien sûr. Je vous le répète une nouvelle fois, je suis un amoureux de l’Equipe nationale, non pas depuis hier, mais depuis mon enfance. Peu importe le moment où l’on jugera bon de me solliciter, je répondrai présent sans hésiter.

Entretien réalisé par Farouk Doukhi