Il sera en congé dans une semaine Ce qui attend le gouvernement à la rentrée

Il sera en congé dans une semaine Ce qui attend le gouvernement à la rentrée
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Les membres du gouvernement devraient prendre leur petit congé annuel à compter de la semaine prochaine, au lendemain de la réunion du Conseil des ministres, prévue en fin de semaine et où il sera essentiellement question de la loi de finances complémentaire.

S’il y a lieu de noter que le gouvernement part avec une certaine note de satisfaction, notamment en raison d’un mois de Ramadhan, plutôt clément, sur les plans de la mercuriale et de la sécurité, il n’en demeure pas moins que la plaie de Ghardaïa s’était rouverte, rappelant à l’Exécutif toute son impuissance à trouver une issue durable à ce conflit qui n’a que trop duré.

L’Exécutif part en congé dans l’espoir que la loi de finances complémentaire apporte les réponses au tarissement des ressources financières dû à la chute des cours du pétrole. Des mesures ont déjà été prises pour limiter les dépenses de l’État, d’autres viennent tout juste de suivre, notamment en ce qui concerne le gel de tous les projets non encore lancés et qui ne requièrent pas le caractère vital.

Il est vrai que le gouvernement part en accordant, enfin, le cadeau aux travailleurs aux bas salaires, à travers la suppression de l’article 87 bis, qui vient de rentrer en vigueur.

Il est vrai aussi que l’Exécutif a pris un certain nombre de mesures préventives en vue de parer aux problèmes récurrents de l’été tels que les coupures d’électricité, les maladies à transmission hydrique, la bonne préparation de la rentrée scolaire, mais aussi la prise en charge des camps de vacances pour les enfants et les jeunes.

Et pour bien désamorcer les bombes sociales qui se déclarent à chaque rentrée, le gouvernement devrait entériner le retour du crédit à la consommation dès la rentrée prochaine. Un crédit qui sera, en principe, dédié exclusivement aux produits made in Algeria, dans l’espoir de voir la campagne “Consommons algérien” donner les fruits escomptés.

Mais la rentrée pourrait être porteuse de changements sur le plan politique. Le projet de révision constitutionnelle, remis au goût du jour par le président Bouteflika qui a affirmé que le projet était à ses ultimes retouches.

Même si le contenu de cette révision reste du domaine du secret, il est clair que l’agitation politique de ces derniers jours n’y est pas étrangère.

Le retour en force d’Ahmed Ouyahia semble beaucoup plus déranger son ex-allié de l’alliance présidentielle, le FLN, mené par Amar Saâdani, qui y voit un sérieux concurrent pour la suite des événements. Mais pas seulement, puisque l’actuel chef de cabinet du président de la République dérange le semblant de sérénité de l’opposition, en y créant une véritable cassure, à travers l’audience accordée à Abderrezak Makri, le patron du MSP.

Une recomposition du paysage politique n’est pas à exclure. Mais, d’ici la rentrée, les partis politiques auront tout l’été pour tenir leurs universités, peaufiner leurs alliances et se tenir prêts pour l’échéance de la révision constitutionnelle.

Dans son dernier discours, le président Bouteflika avait laissé entendre que l’avis de l’opposition comptait et que ses propositions étaient les bienvenues. Lui qui tenait tant à une révision “consensuelle” de la Constitution, ira-t-il jusqu’à reprendre langue avec l’opposition, à la rentrée autour de ce projet ? Ou le fera-t-il passer par voie parlementaire, consacrant davantage l’exclusion de l’opposition ?

Il est trop tôt pour y répondre. De même qu’il est trop tôt pour mesurer l’effet d’un éventuel retour du MSP dans le giron du pouvoir, sur l’action commune de l’opposition.

Ce qui est, en revanche, certain, c’est que l’été ne sera pas de tout repos pour la classe politique et la rentrée s’annonce, d’ores et déjà, fort chargée.