À l’occasion de la sortie avant-hier de son album, Isefra (les poèmes), Lounis Aït Menguellet a animé une rencontre hier après-midi à la salle Frantz-Fanon (Riadh El-Feth). Cette rencontre culturelle, organisée par les éditions Izem Productions et l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (Onda), a été une occasion pour l’artiste d’évoquer son nouveau disque, quatre années après la sortie de Tawriqt Tacebhant.
À ce sujet, Lounis Aït Menguellet a expliqué que s’il a mis autant de temps pour sortir un album, c’est en raison de “l’inspiration”. “On ne peut pas écrire quand on veut”, a-t-il dit, tout en rappelant que ses chansons sont “atemporelles”, “elles ne décrivent pas un événement du moment”. Concernant Isefra, le poète a souligné que “depuis toujours, je fais les choses telles que je les ressens, telles que je sais les faire. Je fais ce que j’ai toujours fait, je continue à le faire du mieux que je peux, le plus sincèrement possible, j’espère que personne n’en doutera sinon ça me blesserait, parce que, sincèrement, j’ai un tel respect pour mon public que je ne pourrai jamais livrer quelque chose que je n’ai pas ressenti, quelque chose que je n’ai pas aimé”.
Si le thème général de l’album “est annoncé par le titre”, une manière “de rendre hommage à la parole, à la poésie”, l’artiste fera savoir que les arrangements sont signés de son fils, Djaffar, que les traductions vers le français des titres (qu’on retrouve sur le livret qui accompagne le disque) sont signées de son autre fils Tarik et que la maquette (la pochette) de l’album a été réalisée par sa fille, Hayet. Revenant sur les arrangements et l’orchestration d’Isefra, le chanteur a expliqué que “c’est vrai que j’ai commencé à jouer uniquement d’une guitare et d’une derbouka pour chanter mes chansons.
Il se trouve qu’ajouter des arrangements qui ne dénaturent pas la chanson elle-même, qui ne nuisent pas au texte que je considère comme essentiel est plutôt bienvenu. Mais Djaffar fait très attention à adapter les arrangements qu’il fait à l’esprit du texte, et je pense qu’il réussit très bien”. Et d’ajouter : “Améliorer les chansons par des arrangements, je pense que c’est plus un bien qu’un mal”.
Lounis Aït Menguellet a, par ailleurs, tenu à préciser qu’il n’a “jamais déclaré prendre (sa) retraite”. “Depuis le début de ma carrière, je n’ai jamais annoncé ni un retrait ni une suite à ce que je fais. Je ne sais pas, en toute sincérité, s’il y aurait un prochain album et ceci depuis mes débuts. Quand je réalise un album, je n’ai jamais su s’il y aurait un prochain album. Je disais la dernière fois que j’ai toujours été un chanteur provisoire, je n’ai jamais fait un plan de carrière de manière à durer, et tant que ça vient, c’est tant mieux. La retraite, ce n’est pas quelque chose qu’on programme”, a-t-il indiqué. Enfin, deux dates de concerts on été annoncées. Lounis Aït Menguellet chantera les 13 et 14 juin à 16h à la salle Ibn-Khaldoun.
S K