Deux jours après l’annonce faite par le Premier ministre au sujet de la candidature du président Bouteflika pour un quatrième mandat, son conseiller, Mohamed Boughazi, est allé lire un message, en guise de début de campagne électorale, à l’occasion du double anniversaire du 24 Février.
A partir de Tébessa, le président-candidat a lancé deux messages essentiels : le premier en direction des travailleurs, leur confirmant “la bonne nouvelle” de l’abrogation prochaine de l’article 87 bis, et le second en direction de la hiérarchie militaire et tous ceux qui s’y sont intéressés ces derniers temps, pour signifier à tout le monde la fin de la récréation. Le temps est désormais à la campagne électorale et à rien d’autre.
La réunion de la tripartite, tenue la veille, avait balisé le terrain, en adoptant des mesures populistes aux relents électoralistes. Le timing n’était pas fortuit et le discours de campagne lu hier par le conseiller du président est basé, en grande partie, sur les conclusions de cette tripartite.
Ainsi, pour le président Bouteflika, l’abrogation de l’article 87 bis du code de travail était dans une perspective de “préservation et de promotion du pouvoir d’achat des travailleurs”. Il a ajouté que cette nouvelle approche devra permettre de “consolider un salaire minimum garanti et le rattrapage des revenus des travailleurs de basses catégories professionnelles”. La nouvelle approche devra également donner aux entreprises “davantage de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs et les conditions particulières du poste de travail”, avait-t-il affirmé. Le chef de l’État a évoqué, par ailleurs, le dossier du soutien à la production nationale “qui doit se poursuivre afin de permettre la transition graduelle d’une économie basée sur l’importation à celle réduisant la dépendance aux hydrocarbures”. Bouteflika a soutenu que ces efforts ont permis le maintien d’un rythme de croissance économique ascendant, ajoutant que le taux de croissance général hors hydrocarbures et le fléchissement constant de la courbe du chômage qui atteint 9,8% à la fin de l’année 2013 sont les témoins de ces résultats.
Dans son discours de début de campagne, le président Bouteflika a rendu hommage aux travailleurs, syndicalistes et agents de sécurité morts en service commandé alors qu’ils assuraient leur devoir de conduite, d’entretien et de protection des installations pétrolières et gazières. “Je m’incline, au nom du peuple algérien, à la mémoire de tous les travailleurs, syndicalistes et agents de sécurité morts en service commandé alors qu’ils assuraient leur devoir de conduite, d’entretien et de protection des installations pétrolières et gazières, comme je m’incline à la mémoire des victimes du terrorisme barbare parmi les travailleurs étrangers assassinés lors de l’attaque du complexe de Tiguentourine”, a déclaré Bouteflika. “Je prie Allah Le Tout-Puissant d’accorder Sa Miséricorde aux valeureux martyrs, Mohamed Amine Lahmar, et rends un vibrant hommage aux vaillants officiers et éléments de l’ANP, des services de sécurité et de la Gendarmerie nationale qui se sont héroïquement opposés aux agresseurs et ont mis en échec leur tentative de sabotage visant les installations de ce périmètre gazier éminemment important pour l’Algérie”, a ajouté le président Bouteflika, qui a tenu à faire une mise au point à tous ceux qui ont parlé d’échec des services de sécurité, et des renseignements, dans l’affaire de Tiguentourine. Pour le président-candidat, seule la version officielle, défendue depuis le début par les autorités algériennes, compte, mettant un terme à une polémique qui allait s’enflant au sujet des ratages ou des échecs des services de sécurité et de renseignements dans cette affaire.
Enfin, le président-candidat n’a pas omis de défendre sa politique énergétique, au moment où les recettes pétrolières connaissent une baisse sensible, et tente de rassurer les cadres de Sonatrach, grandement touchés par le méga-scandale qui a éclaboussé la première entreprise du pays et qui n’en finit par de livrer ses secrets.
A B