Pour le mouvement politique, El-Islah, la rentrée scolaire 2015-2016 s’est déroulée dans de mauvaises conditions. Le président de cette formation politique, Filali Ghouini, l’a qualifiée de «désastreuse», avant de critiquer certaines décisions du ministère qui, selon lui, ne sont pas prioritaires.
S’exprimant hier, lors d’une conférence de presse au siège de son parti, Ghouini a en effet dressé un bilan négatif de la récente reprise scolaire. Il a laissé entendre que les craintes exprimées, quotidiennement, par les Syndicats, les parents d’élèves et les enseignants étaient justifiées, puisque le ministère n’arrive pas à sortir l’École de la situation précaire dans laquelle elle se débat. Le président du mouvement El-Islah n’a pas manqué l’occasion et le contexte afin d’évoquer le problème de surcharge des classes. «À la Capitale, on a des classes, où le nombre d’élèves dépasserait 45», s’est il indigné. Il évoque également la bureaucratie qui prime dans la gestion des établissements scolaires. Le conférencier fait part du même constat dans les autres wilayas du pays souffrant, notamment, de manque de moyens et d’encadrements. Il signale dans le même ordre d’idées, l’absence d’enseignants et de directeurs d’établissements dans certaines écoles, ce qui est inacceptable, à deux semaine déjà, de la reprise des cours, signifie-t-il. De plus, Ghouini a critiqué la recommandation de la tutelle de vouloir couvrir toutes les écoles de réseau internet, alors que la majorité n’ont même pas de chauffage. À rappeler que, pas plus tard que samedi, Nouria Benghebrit est revenue sur le déroulement de la rentrée qu’elle a qualifié de «bon». Par ailleurs, abordant les questions d’ordre économiques du pays, le secrétaire général du mouvement El-Islah a exprimé ses inquiétudes. Il a qualifié la situation économique de l’Algérie de “désastreuse”, notamment, devant la chute des prix du baril. Le gouvernement n’a pas, selon lui, tracé un plan à moyen et long terme lui évitant la crise. «Aucune mesure de précaution n’a été prise, et l’État a échoué dans ses planifications», a-t-il déclaré. Outre la situation économique, le même orateur critique la Loi de finances complémentaire et la Loi de finances 2016. Il indiquera dans ce sens que les membres de son bureau politique ont boycotté les travaux à l’APN, «puisque dans tous les cas les mêmes erreurs seront commises». Commentant, d’autre part, les derniers changements effectués dans le corps de l’Armée, Ghouini laisse entendre «être neutre» dans cette affaire. «Nous ne sommes ni pour ni contre», a-t-il révélé. Il estime également qu’il n’y aura pas de dissolution de la police politique contrairement à ce qu’il se fait entendre çà et là. Concernant la liberté des partis d’opposition d’exercer sur le terrain, là encore, Filali Ghouini a son mot à dire. Il regrette que ces partis soient soumis à une forte pression, et même empêchés d’organiser leurs universités d’été. Au niveau local, «ces partis font face à des comportements bureaucratiques», ajoute-t-il.
Ania Nait Chalal