Cette critique particulièrement dure à l’encontre de la première responsable du PT signe-t-elle la fin d’une lune de miel entre le parti trotskiste et le pouvoir?
Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, s’en est pris à Louisa Hanoune, à partir de Annaba où il a animé un meeting à l’occasion du 24 Février. Le patron du FLN qui a déroulé d’un trait un discours très musclé sur les opposants à la politique présidentielle a particulièrement ciblé la SG du PT.
Amar Saâdani, n’a pas mâché ses mots, il a, en effet, tiré à boulets rouges sur la pasionaria de la scène politique nationale. Faisant référence à un entretien accordé par Mme Hanoune à un quotidien national, Saâdani riposte sans ménagement. «La SG du PT a dit que le président a failli à ses engagements, quels engagements le président devait-il prendre avec elle?», s’est-il interrogé.
Il ne s’arrêtera pas à cette seule critique, affirmant que le PT n’est ni constitutionnel ni démocrate. L’attaquant sur ses positions politiques, le SG du FLN dira à son propos que «son programme a toujours été alimenté par l’Otan, Temmar, Chakib Khelil et El Hadjar. Elle n’a jamais apporté un plus», a accusé l’orateur. «Le président qu’elle attaque a renationalisé le complexe sidérurgique, la fierté de l’Algérie, nous le remercions pour cette décision qui a permis la sauvegarde de cet acquis économique», a tenu à préciser le SG du FLN à Annaba.
Cette critique particulièrement dure à l’encontre de la première responsable du PT signe-t-elle la fin d’une lune de miel entre le parti trotskiste et le pouvoir? Où est-ce juste une mise en garde du patron du FLN, dont le discours n’engage que sa personne? Il faut dire en tout cas que la sortie de Amar Saâdani n’est pas anodine et amène à croire que le FLN entend reprendre l’initiative sur la scène nationale, en rendant coup sur coup.
Aussi, le chef du premier parti du pays, qui n’a cité aucune formation politique partenaire avec le FLN dans la gestion des affaires de l’Etat, se donne un statut assez particulier en évoquant les » lignes rouges » qu’il ne faut pas dépasser. Le propos s’adresse-t-il à l’opposition antigaz de schiste? Il faut croire que la mise en garde est plus générale encore. «Le président a ses alliés, et on avertit ceux qui dépassent les lignes rouges», a-t-il lancé. Et d’ajouter: «Notre silence n’est pas une faiblesse, c’est un silence de sages». Cela sonne comme une mise en garde ou encore l’annonce d’un redéploiement plus offensif du FLN.
Saâdani s’est voulu très sérieux en qualifiant la phase que traverse le pays. «Certains sous-estiment ce qui se passe en Tunisie, en Libye, en Syrie et au Yémen, d’autres sous-estiment la situation sécuritaire à nos frontières», a fait savoir l’orateur. «Entre les uns et les autres, il y a ceux qui appellent à investir la rue pour soutenir les habitants du Sud, faisant du refus de l’exploitation du gaz de schiste, un prétexte pour soulever le peuple», devait-il ajouter. «Ils ont tenté de déstabiliser l’Algérie avec l’affaire de Sonatrach et Chakib Khelil, mais ils ne sont pas parvenus.»