Il se produira les 10 et 11 août à la salle Atlas : Le rendez-vous d’Aït Menguellet avec son fidèle public

Il se produira les 10 et 11 août à la salle Atlas : Le rendez-vous d’Aït Menguellet avec son fidèle public
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A chaque fois qu’il est programmé dans une salle de spectacles, Lounis Aït Menguellet fait l’événement. Il faut juste souligner que l’artiste se donne à fond sur scène et qu’il arrive avec le talent que l’on lui connaît à enflammer la salle. Le public de la capitale est averti, le chantre de la chanson kabyle lui donne rendez-vous les 10 et 11 août à la salle Atlas de Bab-El-Oued.

Lounis Aït Menguellet est certainement l’un des artistes les plus populaires et les plus attachants de la chanson kabyle contemporaine, un poète qui est devenu le symbole de la culture berbère et porte-parole d’une jeunesse désorientée, avide de guide et de repère. Lounis Aït Menguellet commence sa carrière de poète et de chanteur en 1967, avec un registre plutôt romantique, et tout débute pour lui lorsqu’il se présente à la fameuse émission «Chanteurs de demain» diffusée par la Chaîne II de la radio algérienne où il a interprété un morceau de son chanteur préféré Taleb Rabah Aqliyi am tir al qafs (je suis comme l’oiseau en cage), seul, accompagné de sa guitare. A travers cette chanson, il séduit les auditeurs. L’animateur lui demande de revenir une autre fois. Malgré son jeune âge, Lounis en saisira l’opportunité pour se présenter à la radio avec une chanson qu’il a écrite et composée. Les auditeurs découvrent cette fois avec satisfaction la beauté du verbe de Lounis Aït Menguellet. On parlera alors à l’époque de cette divine poésie accompagnée d’un chant à la voix douce. Cette première chanson s’intitule Ma trud (si tu pleures). C’est vers 1975 qu’Aït Menguellet se met à renouer avec la poésie identitaire et contestataire. Le poète change alors son fusil d’épaule, il devient donc le chantre de l’identité berbère et dénonce les travers de la société algérienne. Il se produit pour la première fois à l’Olympia en 1978. Il fait le plein au Zénith de Paris en 1985 et il remplit à nos jours les salles de Tizi Ouzou, Béjaïa et Alger. C’est ainsi qu’il suscite l’admiration d’un grand nombre du public en Algérie et ailleurs.

Il ne se considère ni philosophe ni penseur, tout juste un poète. Il relate dans ses poèmes chantés la vie des gens simples qu’il côtoie et sait transmettre une émotion qui touche un public de plus en plus nombreux qui se presse à ses concerts. Il dit tout juste ce qu’il pense, ce qu’il voit et ce qu’il ressent, mais avec la grâce des sages et celles des poètes. La voix envoûtante et profonde de Lounis Aït Menguellet porte un chant qui vient du haut des montagnes de Kabylie, un chant qui préserve l’âme et la pureté, parce que authentique. Par sa seule magie, cette voix chaude transporte ceux qui l’écoutent au cœur de la Kabylie. Troubadour, chanteur-compositeur, Aït Menguellet perpétue cette tradition orale des montagnes kabyles. Le grand écrivain Kateb Yacine disait de lui que c’est un grand poète, et que sa poésie va droit au cœur, elle est notamment touchante et bouleversante. Elle fustige les indifférents.

Mais qu’est-ce qui fait que le nom de ce chantre de la chanson kabyle soit admiré partout en Algérie et hors de nos frontières ? Lounis Aït Menguellet est une légende vivante, un artiste fascinant et un homme d’une grande humilité, d’une grande simplicité malgré sa grande notoriété. Lounis a chanté l’amour, le désespoir, l’exil, l’espérance avec tant d’intensité et une profondeur humaine que seul un don inné peut être l’explication. Pour Aït Menguellet, la poésie était un destin semblable à celui de Si Mohand ou M’hand, comme le témoigne et l’écrit Mouloud Mammeri : «Pour lui la poésie n’est pas un métier, ni un accident, il ne l’avait ni cherchée, ni choisie, elle s’est tout simplement imposée à lui comme un fatum.» Pour Lounis, rien en effet n’est aussi naturel que de composer un poème en l’espace d’une nuit ou même de quelques heures. Dans un passage à la télévision algérienne, en réponse à une question relative à son inspiration et sa composition des textes de ses chansons, il affirme :

LG Algérie

«Quant un sujet m’inspire, je ne me fatigue pas pour écrire le texte ; bien au contraire, je me retrouve devant mes feuilles et c’est toute l’inspiration qui s’installe. La composition des vers découle d’elle-même d’une manière bien rimée. Les moments de créativité viennent sans prévenir. Je ne sais jamais d’avance quand j’écrirais un poème, et lorsqu’on me demande quand est-ce que je réécrirais de nouveau, je réponds que je ne sais pas, il se peut que cela se fasse l’après-midi même ou bien une année après. J’aurais tellement aimé pouvoir contrôler les moments d’inspiration. »

Kafia Aït-Allouache