IL SE DIT PRÊT À SOUTENIR BOUTEFLIKA POUR UN QUATRIÈME MANDAT ET S’EXPRIME SUR LA SITUATION POLITIQUE DU PAYS Les lectures de Amara Benyounès

IL SE DIT PRÊT À SOUTENIR BOUTEFLIKA POUR UN QUATRIÈME MANDAT ET S’EXPRIME SUR LA SITUATION POLITIQUE DU PAYS  Les lectures de Amara Benyounès

«Si le président Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, il doit savoir que le soutien du Mouvement populaire algérien (MPA) et de tous ses militants lui est entièrement acquis», a déclaré hier Amara Benyounès, secrétaire général du MPA. «Ce soutien est une évidence car moi, je ne fais pas d’alliances secrètes.

Je l’ai soutenu depuis 2004 et je continue à le faire s’il se présente pour 2014», a-t-il dit, hier, lors d’une conférence de presse au siège de son parti à Alger au lendemain de l’annonce des résultats des élections locales. Pour lui, «Bouteflika n’est ni Moubarek ni Benali ni Kadhafi, ni Bachar El Assad.

C’est un président qui n’a rien à voir avec les dictateurs et les Algériens aiment le président de la République et votent pour lui». Le secrétaire général du MPA a estimé que «le nombre de mandats n’a jamais été un critère et ne peut pas constituer un préalable à la démocratie, car il y a des dictateurs qui se sont constitués en un seul mandat». M. Benyounès a ajouté que «l’Algérie ne peut pas se trouver dans la même situation que les pays qui ont connu le printemps arabe car notre pays a dépassé la phase de l’islamiste politique».

Pour lui, «le peuple a rejeté les islamistes le 10 mai dernier lors des législatives et l’Algérie vit actuellement dans l’air de l’après-islamisme politique». Le secrétaire général du MPA évoque l’émergence «d’un nouveau paysage politique en Algérie» qui se dessine après les élections locales.

«Ce changement radical» de la scène politique est marqué par «l’échec et la disparition des partis islamistes». Il se dit «prêt à débattre avec n’importe quel responsable ou parti politique agréé y compris avec les islamistes à condition que ce débat ne soit contre ni autour d’un homme», car le «zaïmisme politique n’existe pas chez notre génération» et «il faut s’unir pour construire la démocratie».

Interrogé sur le vote des militaires, il dira que «ceux qui parlent de cette affaire, extrêmement sérieuse, veulent créer un problème entre le président de la République et l’armée», a-t-il affirmé. «C’est extrêmement dangereux. Ces gens sont en train de jouer avec le feu. Ils ont un compte historique, datant de l’arrêt du processus électoral, qu’ils veulent régler avec l’armée».

M. Benyounès recommande à ces gens «un minimum de sagesse» et «de cesser ce jeu» qui vise «la déstabilisation de l’institution militaire et du pays». Pour lui, créer ce genre d’incident dans cette conjoncture sensible notamment par rapport à ce qui se passe aux niveaux des frontières algériennes est «une accusation grave» qui relève «de l’irresponsabilité totale». «Les éléments de l’armée sont des citoyens et ils ont le droit de voter», et puis «qui peut prouver qu’ils ont voté pour le FLN ?», s’est-il interrogé.

Elections locales : Résultats prévisibles

Les résultats obtenus par le Mouvement populaire algérien (MPA) étaient «prévisibles» et ne constituent, en aucun cas, «une surprise ou un hasard», selon son secrétaire général qui affirme que «nous étions convaincus, depuis les résultats des législatives où le MPA a eu sept sièges à l’APN, que nous allons être la troisième force politique dans le pays».

Cette réussite a été réalisée en dépit du «boycott actif pratiqué par plusieurs directeurs de journaux à l’égard du MPA». Ces derniers, poursuit M. Benyounès, ont boycotté le MPA et préféré soutenir d’autres partis qui n’ont pas obtenu les mêmes résultats.

«Nous sommes prêts à tourner la page à condition que ces derniers prennent acte de la décision du peuple et respectent son verdict». M. Benyounès explique cette victoire par le fait que le MPA est un parti politique différent des autres. «Nous étions d’abord l’Union des démocrates pour la République (UDR) où nous avons milité pendant sept ans et demi avant d’avoir l’agrément alors que les autres partis ont eu leur agrément deux semaines après leur naissance.

Notre parti a derrière lui un parcours politique, il est ancien sur la scène politique et ses responsables ont pratiqué la politique depuis longtemps», a-t-il dit. «Nous étions aussi à la troisième position dans le dépôt des listes des candidats, ce qui prouve que le parti a son ancrage politique». Pour Benyounès, il est temps pour les trois parties, à savoir l’administration, la presse et les anciens partis politiques, de savoir que «c’est le peuple qui décide qui est grand parti et qui ne l’est pas, et ce, même peuple a parlé le 29 novembre dernier et a tranché cette question».

M. Benyounès se dit prêt à concocter des alliances avec les autres partis politiques pour assurer la gestion des communes et donnera la priorité «aux partis qui se trouvent actuellement dans le gouvernement». Interrogé sur le taux élevé de l’abstention enregistré lors des locales, il dira que «c’est le grand problème de l’Algérie» et «cela relève aussi de la responsabilité des élus et des partis politiques en plus de celle de l’administration et du gouvernement».

N. B.